Arrivé au Sénégal le 19 mai pour participer à la Biennale d’Art de Dakar, Ali Essafi, 59 ans, était à mille lieues d’imaginer qu’il ferait face à d’énormes difficultés pour son retour en France, prévu jeudi 26 mai. La veille de son départ, il perd sa carte de résidence. « Je l’ai cherchée partout, en vain », raconte-t-il, au téléphone, au Courrier de l’Atlas. « Comme le lendemain, c’était le jeudi de l’ascension, j’ai attendu le vendredi pour me rendre à l’ambassade de France, poursuit le réalisateur marocain. Mais on ne m’a pas laissé entrer dans les locaux. J’avais beau leur expliquer mon cas, ils m’ont répété qu’il fallait prendre rendez-vous avant ».
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Celui qui vit en France depuis 1982 tente alors de les joindre par téléphone. Un responsable de « Visa France Sénégal », une société privée qui s’occupe pour l’ambassade de France des demandes de visas reçoit l’appel et lui explique qu’il va devoir suivre la procédure habituelle. « Je suis traité comme n’importe quelle personne qui veut aller en France pour la première fois, alors que je suis résident permanent depuis 40 ans dans un pays où je paie mes impôts et où j’ai la charge de ma fille de 7 ans qui ne comprend pas pourquoi son papa ne revient pas à la maison ! », s’agace-t-il.
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Ses contacts ont, eux aussi, entrepris des démarches qui se sont avérées infructueuses. « Des amis ont contacté des ambassadeurs de France d’autres pays, qui lui ont répondu qu’ils ne pouvaient rien faire. J’ai appelé la préfecture d’Indre-et-Loire qui m’a expliqué qu’elle aussi, elle ne pouvait rien faire et qu’il fallait que j’obtienne un visa de retour délivré par l’ambassade », raconte encore le presque sexagénaire. Il se résigne alors à faire une demande de visa en ligne. Jusque-là, il n’a pas encore obtenu gain de cause.
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Le résident français vit mal cette situation. Il entend porter plainte contre l’État français. « Et je vais aussi demander ma nationalité française, promet-il. Parce que je ne veux plus prendre le risque d’être séparé de ma fille ».