Châteaux en Espagne pour le Maroc

18 janvier 2005 - 10h01 - Espagne - Ecrit par :

En juillet 2002, une mini-guerre avait failli éclater entre le Maroc et l’Espagne après que des gendarmes chérifiens aient occupé l’îlot de Perejil/Leila, théoriquement sous souveraineté ibérique. Il avait fallu l’intervention, pas moins, du Secrétaire d’Etat américain Colin Powell pour dénier cette crise. Rabat rêve toujours de récupérer les présides de Sebta et Melilla et leurs dépendances cependant que Madrid entend bien demeurer la seule puissance à avoir encore des enclaves coloniales en Afrique continentale.

Les relations entre les deux capitales connaissent toutefois une nette amélioration, symbolisée par la visite officielle de trois jours qu’effectue chez son voisin le monarque espagnol. Au coeur des entretiens entre les deux souverains, la lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine ainsi que les droits de pêche.

S’agissant du terrorisme, la coopération est totale entre les deux pays. Des intégristes marocains étaient les principaux auteurs des sanglants attentats du 11 mars 2004 à Madrid, à la gare d’Atocha, et Rabat a étroitement participé au démantèlement de leurs réseaux et de leurs filières.

Madrid a aussi apprécié les efforts faits par le Maroc en matière de surveillance de ses côtes d’où partaient jadis des “pateras”, des navires chargés d’immigrants clandestins tentant de pénétrer via le détroit de Gibraltar en Europe. Désormais, les départs à partir de Tanger sont quasi-inexistants et de très nets progrès ont été accomplis dans la région d’Al Hoceima.

Madrid peut aussi se féliciter de la plus grande vigilance des autorités marocaines en matière de répression du trafic de résine de cannabis. Certes, le Maroc demeure le principal pays fournisseur de l’Europe en ce domaine, mais les policiers espagnols ont pu opérer dans le Rif marocain et démanteler certaines infrastructures mafieuses.

Second partenaire commercial du Maroc après la France, l’Espagne investit considérablement dans le royaume chérifien. Les deux souverains et leurs ministres des Affaires étrangères et de l’Economie devraient donc aborder le problème du non renouvellement par le Maroc de l’accord autorisant les chalutiers marocains à pêcher dans les eaux territoriales marocaines. L’annulation de ces droits a durement frappé les ports andalous et concerne près de 10 000 personnes employées dans ce secteur. Des progrès en vue d’une renégociation globale des droits de pêche pourraient être faits à l’occasion de cette visite d’Etat du souverain espagnol.

Patrick Girard - Marianne

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