
Des agriculteurs français se tournent vers l’arganier marocain
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Cinq hommes originaires de la Margeride, à deux pas d’Auroux (Lozère), se sont associés pour créer une ferme de dromadaires. Un projet inédit qu’ils ont mis en œuvre après un voyage au Maroc.
Dromazere. C’est le nom de cette ferme à tout le moins atypique créée par le Lozérien Denis Chazal, spécialisé dans l’agriculture et le photovoltaïque, à qui se sont associés les frères Favier, Christian, Jean-Michel et Alain, résidant dans le Gard, et un commerçant d’Alès, Jean-Marc Bertrand. Le projet, démarré en 2019 suite à un voyage au Maroc, a coûté à ce jour 700 000 euros. C’est lors de ce voyage que les initiateurs découvrent les dromadaires, « des créatures fascinantes qui incarnent la majesté du désert. Les Marocains nous ont beaucoup appris et on aime relever les défis originaux », confie Denis Chazal à La Montagne.
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Le bâtiment agricole de 1 600 m² qui abrite la ferme a été acquise la même année. « On a acheté les premiers animaux dans le Sud, auprès de professionnels du cirque. Mais c’est dur d’en trouver. Ensuite, on s’est porté acquéreur d’un lot de 20 dromadaires auprès d’une association ; ils sont arrivés en 2020 du nord de la France », ajoute Chazal, précisant qu’au départ, personne ne croyait en ce projet. « Ils nous ont pris pour des illuminés. » La Team Margeride veille au bien-être de ces mammifères. On leur donne à manger du foin, de l’herbe, et des compléments alimentaires, et ils sont vaccinés.
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« Les dromadaires se sont très bien adaptés à leur environnement. Mais entre le Maroc et la Lozère, il y a quand même une différence ! Dans leur pays d’origine, le thermomètre peut parfois descendre jusqu’à – 10°C. Mais la journée ils emmagasinent de la chaleur. Alors qu’ici, il fait froid jour et nuit », explique Denis Chazal. Aujourd’hui, la ferme s’étend sur 5 hectares. Elle est certifiée EcoCert pour le fourrage et l’alimentation biologique et emploie actuellement un salarié à mi-temps. De 27 animaux au départ, elle compte à ce jour deux mâles et pas moins de 47 femelles ainsi que 15 chamelons.
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« On envisage d’atteindre une centaine d’animaux d’ici quelques années. Bien sûr, on ne va pas garder tous les jeunes mâles, mais beaucoup de privés souhaitent acquérir des dromadaires comme d’autres ont un lama ! Ce sont des animaux sympathiques. Notre objectif n’est pas seulement agricole. Certes, on a développé une gamme de cosmétiques à base du lait des femelles de la ferme. Il est transformé dans une savonnerie des Mages, dans le Gard, à côté d’Alès », poursuit Denis Chazal.
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Cet été, la ferme a ouvert ses portes au public. À l’entrée, une tente touareg achetée au Maroc a été installée, entre sable et palmiers. Une aire de jeux pour les enfants ainsi qu’une table d’orientation verra bientôt le jour. Les visiteurs ont droit, avant la visite guidée, au visionnage d’une vidéo sur la genèse de ce projet inédit. « Nous aspirons à devenir une référence en matière d’élevage responsable et de sensibilisation à la préservation de la biodiversité », précise Denis Chazal, qui annonce que des dromadaires seront dressés pour la monte, et que des balades seront proposées autour du lac de Naussac.
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