Comment faire émerger l’écosystème technologique marocain en misant sur Israël

26 janvier 2021 - 17h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Le Maroc peut s’inspirer du modèle israélien pour faire émerger son écosystème technologique. Nezha Lahrichi, professeure d’université, conseillère de trois Premiers ministres marocains met en avant les atouts de l’État hébreu.

Dans une tribune publiée dans Médias24, elle écrit : « Comment faire du partenariat avec Israël une opportunité pour un transfert de son savoir-faire sachant que le modèle israélien comporte une orientation stratégique, celle de l’exportation de sa technologie ; celle-ci se fait à travers les ventes de la propriété intellectuelle compte tenu de l’étroitesse de son marché intérieur ; le défi du partenariat technologique est de définir un modèle de co-développement gagnant-gagnant ».

L’universitaire dégage deux constats. Le premier constat est qu’Israël est un pays qui a été industrialisé en s’efforçant de rattraper les économies les plus avancées et ce, en abandonnant la stratégie d’imitation technologique pour recentrer sa politique industrielle sur les activités de recherche-développement, fondamentale et appliquée. « Le choix a donc porté sur une stratégie du choc, une politique industrielle fondée sur l’innovation, qui a directement concentré les efforts sur les secteurs les plus en pointe de la high-tech », explique-t-elle.

« Généralement, les solutions retenues commencent par la question de l’offre du capital ; en Israël, la primauté a été accordée à la demande du capital soit la dynamique de création de projets rentables qui conditionnent le développement du financement et de l’industrie du capital-risque », ajoute-t-elle.

Le second constat concerne la méthode du modèle d’innovation : un système qui permet de faire le lien entre les découvertes de la recherche et le monde industriel, fait savoir M. Lahrichi, soulignant que l’État a joué un rôle moteur dans toute la chaîne de valeur depuis la production des idées et la formation des compétences jusqu’à la mise en œuvre des projets. « Le modèle de financement repose sur une intervention publique limitée par son ampleur et par sa durée, l’objectif du gouvernement étant de stimuler et de structurer une industrie privée puis de s’en retirer : un État starter pour l’émergence de startups !, explique-t-elle.

La production des idées se fait dans les universités. La caractéristique clé du modèle israélien est l’interaction étroite entre les universités et le monde industriel ; l’État a établi des parcs industriels à proximité des universités, mais surtout a été pionnier pour la création, au sein des centres de recherche, des bureaux de transfert de technologies (Technology Transfer offices TTO). Résultat : l’écosystème de l’innovation compte 7 000 jeunes pousses qui ont levé 9 milliards de dollars en 2019 (premier pays en nombre de start-ups par habitant) ; une trentaine de licornes (valeur supérieure à 1 milliard de dollars).

Elle relève par ailleurs que « le modèle israélien est orienté export ; 50 % des exportations concernent la High Tech faisant du transfert technologique une de ses caractéristiques ; il permet aux innovations des start-up performantes de servir la performance de projets initiés dans d’autres pays réalisant ainsi des gains de temps et limitant le risque lié au développement d’une innovation. »

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