Immobilier : la reprise pour bientôt ?

4 mars 2009 - 14h33 - Economie - Ecrit par : L.A

Grand succès de la 2e édition du Salon international de la promotion immobilière « Darna » qui s’est achevée le 1er mars. Initiée par le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement de l’espace et la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), cette édition attendait quelque 40.000 visiteurs, selon ses organisateurs.

Elle a exposé l’ensemble de l’offre immobilière disponible à Marrakech et même ailleurs, soit une soixantaine de sociétés dont des promoteurs nationaux et internationaux.

Le marché immobilier marocain, après une évolution exponentielle ces dernières années, commence à s’essouffler sérieusement et ce retournement brutal semble inquiéter ceux qui investissent dans le pays.

Dans un contexte international d’effondrement des marchés immobiliers américains, britanniques et aussi européens, le secteur au Maroc a enregistré à fin 2008 des signes tangibles de baisse qui n’a épargné aucune région. Et 2008 demeure toutefois une année exceptionnelle à la fois dans le logement neuf et sur le marché de l’investissement.

Pour des professionnels, cette baisse ne doit pas être disproportionnée. « La reprise dans l’immobilier marocain sera au rendez-vous. Il faut, en ces temps où le rythme de croissance est moins soutenu qu’auparavant, redonner confiance et s’armer de plus d’optimisme », explique Nourredine Charkani, DG de Wafa Immobilier, à une centaine de professionnels de l’immobilier qui ont répondu présent au débat organisé à Marrakech, en marge du salon Darna 2009 autour du thème « Partenariat public- privé au lendemain de la signature de deux conventions relatives au dispositif de soutien à l’habitat social et au lancement d’un nouveau produit au profit de la classe moyenne ». Pour étayer ses propos, Charkani a passé en revue quelques indicateurs prouvant nettement la bonne forme de l’immobilier marocain.

« Entre décembre 2008 et janvier 2009, les encours de crédits immobiliers ont augmenté d’un milliard de DH, soit une hausse de 1%. Quant aux crédits accordés à la promotion immobilière, ils ont augmenté de 1,2% durant la même période, soit l’équivalent de près de 600 millions de DH ». Près de 36% de la production du marché a été prise en charge par le groupe Attijariwafa bank, ajoute-t-il. Et de souligner que l’immobilier marocain a, certes, connu une exceptionnelle période d’expansion (entre 2007 et 2008). Aujourd’hui, il progresse à un rythme moins soutenu qu’auparavant. Pour lui, le taux de croissance actuel de ce secteur a presque triplé si on le compare à 2006 comme année de base. « Aucun secteur n’a pu réaliser ce chiffre », s’exclame-t-il.

Charkani n’est pas le seul à clamer que le marché marocain de l’immobilier se porte bien ! Pour Youssef Ben Mansour, président de la FNPI, le ralentissement actuel du secteur est lié à la croissance exceptionnelle qu’il a connue il y a trois ans. Aujourd’hui, d’autres facteurs exogènes ont aussi un impact sur le secteur au Maroc. « La raréfication du foncier, l’inadéquation entre l’offre et la demande (surtout pour la classe moyenne), la difficulté des entreprises qui n’arrivent pas à suivre le boom immobilier, sont des problèmes engendrés par la croissance rapide du marché (période 2007-2008) et auxquels est confronté le secteur depuis juillet 2008 ».

Le débat était également une occasion pour revenir sur l’importance du partenariat public-privé dans la stratégie de croissance de l’immobilier au Maroc. Les deux conventions signées récemment et portant sur la mobilisation de 3853 ha du foncier public destiné à la réalisation de 200.000 unités d’habitat avec des investissements de près de 52 milliards de DH, devraient redonner du souffle au secteur.

Par ailleurs, Ben Mansour estime que la promotion immobilière privée est toute récente au Maroc. Jusqu’à 1997, le secteur public assurait les grands projets immobiliers ; ce n’est donc que récemment que le privé l’a rejoint sur cette niche. A cette occasion, il fait remarquer que les promoteurs privés ne se sont pas suffisamment impliqués dans le logement social.

Convention

El Khatib Lahbil, directeur général d’Al Omrane-Marrakech, Benyounes Belkasmi, directeur général d’Al Omrane-Tamansourt, et Adil Bouhaja, président de l’Association des lotisseurs et promoteurs immobiliers (Alpi) de la région de Marrakech-Tensift-El Haouz, ont procédé à la signature d’une convention de partenariat portant sur la création d’un Groupement d’intérêt économique (GIE) de la nouvelle ville de Tamansourt.

Ce groupement a pour objet, entre autres, la réalisation d’études et de conceptions ainsi que de toute action visant la promotion de l’image de marque de la ville de Tamansourt et l’organisation de campagnes d’information et de communication pouvant faciliter les activités de ses membres. Il vise, en outre, le développement des échanges d’informations, d’expériences et de tout autre élément pouvant aider à la promotion de la ville de Tamansourt et à défendre les intérêts de cette nouvelle ville. L’ambition de ce GIE est de faciliter les échanges et les rencontres pour assurer une meilleure communication de la nouvelle ville et contribuer à toute action de sa gestion.

Source : L’Economiste - Hanane Hassi

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