Le Maroc plébiscité à Bruxelles

20 décembre 2004 - 21h20 - Belgique - Ecrit par :

Le conseil européen a approuvé vendredi 17 décembre le nouveau plan d’action Maroc-UE. Ce dernier compte un certain nombre de conditions à remplir pour que le Maroc évolue vers un statut avancé.
Cette nouvelle politique de voisinage de l’Union européenne, qui sera accompagnée d’un soutien financier conséquent, offre au Maroc la possibilité de participer notamment dans le marché intérieur européen.

Les Plans d’action prévus par la politique européenne de voisinage (PEV) en vue d’accélérer l’arrimage à l’UE de sept pays voisins de l’Europe, dont le Maroc, ont été approuvés vendredi 17 décembre par le Sommet européen de Bruxelles. L’évènement est assurément de taille, mais malheureusement, il a été relégué au second plan par deux fois. La première, lors de son annonce, le jeudi 9 décembre, par le commissaire européen aux Relations extérieures et à la Politique de voisinage, Benita Ferrero Waldner. En ce moment, les regards étaient rivés sur le Forum de l’avenir. La seconde fois, par l’annonce officielle de l’accord du début des négociations entre l’UE et la Turquie. Proposés par la Commission européenne, ces Plans d’action ont été conçus pour répondre aux intérêts spécifiques et "différenciés" de chacun des sept pays concernés : Maroc, Tunisie, Autorité palestinienne, Jordanie, Israël, Ukraine et Moldavie.
Le Plan d’action concernant le Maroc se fixe pour objectif d’appuyer " Au-delà de l’association actuelle, la politique européenne de voisinage a pour objectif de proposer aux voisins de l’UE un approfondissement des relations politiques et la perspective d’un degré élevé d’intégration économique, notamment à travers une intégration progressive au marché intérieur de l’UE", précise le document adopté par l’exécutif européen.
Cet approfondissement des relations Maroc-UE est une "réponse concrète permettant d’évoluer de façon opérationnelle vers le statut avancé du Maroc" à travers le "rapprochement de la législation, des normes et des standards marocains" à ceux de l’UE.
Cet approfondissement des relations entre le Maroc et l’Union européenne, qui permettra d’identifier de nouvelles actions de coopération et de renforcer les relations politiques, est une réponse concrète permettant d’évoluer de façon opérationnelle vers le statut avancé du Maroc.
Le présent plan d’action couvrira une période de trois à cinq ans. Le plan d’action permettra une mise en œuvre plus ciblée des instruments mis à disposition par l’accord d’association conclu entre l’UE et le Maroc et appuiera l’objectif marocain d’une intégration plus forte des structures économiques et sociales marocaines à celles de l’Union.
Ce processus prévoit également le rapprochement de la législation, des normes et des standards marocains à ceux de l’Union dans de nombreux domaines, et ce en vue d’intégrer progressivement le marché intérieur de l’Union européenne et ses structures réglementaires. Il établira également des fondements solides pour davantage d’intégration économique avec le Maroc pour encourager le commerce, l’investissement et la croissance compatibles avec les objectifs d’intégration économique régionale.
Pour la réalisation de l’ensemble des objectifs contenus dans le plan d’action, l’Union européenne apportera une aide financière conséquente par le concours de différents instruments financiers appropriés. Un soutien financier "accru" est également prévu pour soutenir la mise en œuvre des actions identifiées dans le Plan d’Action, souligne la Commission qui retient parmi ses "priorités" la négociation d’un accord de libéralisation des échanges dans le domaine des services. La BEI apportera également un soutien à l’investissement en infrastructures et le développement du secteur privé et du partenariat. En outre, à cette fin la Commission propose un nouvel Instrument de Voisinage Européen et de Partenariat (IVEP) qui couvrira également l’aspect très important de la coopération transfrontalière et transnationale entre le Maroc et l’UE, afin de favoriser l’intégration, la cohésion économique et sociale et la réduction des écarts de développement entre régions.
Concrètement, le plan d’action exprime une panoplie complète de priorités dans des domaines qui rentrent dans la perspective de l’accord d’association et qui reflètent également les priorités du gouvernement du Maroc. Parmi ces priorités, une attention particulière devrait être accordée à la poursuite des réformes législatives et l’application des dispositions internationales en matière de droits de l’Homme, la négociation d’un accord de libéralisation des échanges dans le domaine des services, le développement d’un environnement favorable à l’investissement direct étranger, à la croissance et au développement durable, la coopération en matière de politique sociale avec comme objectif la réduction de la pauvreté et de la précarité et la création d’emplois ainsi que de bien d’autres domaines. Toutefois, le côté européen s’attend à une gestion efficace des flux migratoires, y compris la signature d’un accord de réadmission. En contrepartie, la facilitation de la circulation des personnes, en conformité avec l’acquis, notamment en examinant les possibilités d’assouplissement des formalités d’obtention de visas de court séjour pour certaines catégories de personnes à définir en commun accord, serait acquise. Reste, cependant, à donner vie à l’ensemble de ces bonnes intentions !

Bensalem FENNASSI - Aujourd’hui le Maroc

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