Les stylistes marocains revisitent le caftan

20 novembre 2007 - 12h55 - Culture - Ecrit par : L.A

C’est samedi dernier que s’est tenue la première édition du grand défilé de mode « 100% made in Morocco », dans l’un des palaces de Casablanca. Organisé par le magazine Maroc Premium, l’événement a réuni pour son lancement huit stylistes talentueux et bien confirmés.

Albert Oiknine, Fadilah Berrada, Hassan Tamer, Karim Tassi, Mohammed Elamine Mrani, Najia Abadi, Salima Abdelwahad et Zahra Yaakoubi… autant de noms, de styles et de visions qui façonnent le visage de la mode nationale.

Réunis ce soir là, ils ont dévoilé leurs dernières créations. Des collections hétéroclites qui vont définir les nouvelles tendances de cette année, tout en marquant l’originalité de l’inspiration et de la création marocaine. Un atout qui n’a pas manqué de charmer le grand styliste français Scherrer, invité d’honneur de l’événement.

L’hôte de marque n’a pas hésité à lancer un appel à cette occasion aux créateurs et aux industriels pour sortir la mode marocaine du carcan artisanal et d’en faire des griffes exportables partout dans le monde. « Vous en êtes capables et vous avez tous les atouts nécessaires pour ce faire » confirme-t-il, tout en insistant sur l’importance du professionnalisme dans de telles manœuvres.

Malgré les problèmes techniques (le son spécialement) qui ont marqué l’ouverture du bal et qui ont mis Choumicha et sa co-animatrice mal à l’aise, la première édition de « 100% made in Morocco » a été une belle découverte. Car au-delà de la grâce du caftan et de la tenue traditionnelle, l’assistance a découvert un autre aspect de notre mode : sa capacité à se conjuguer au temps moderne. Ainsi le « trublion » Karim Tassi nous a gratifiés d’une belle collection de robes à « la couleur de Marrakech » comme il la décrit. Terre d’or et de rêve, l’artiste a puisé son inspiration dans un camaïeu de tons marron et dorés.

Beau mariage qui a exalté la grâce de tissus luxueux comme le velours et la soie. Petites robes, jupes bulles, dos nu, coupes originales et audacieuses… le styliste a laissé libre cours à son talent pour le plaisir d’une clientèle jeune et friande de nouveautés.

Plus sophistiquées, les tenues proposées par Najia Abadi rappellent agréablement les robes de princesses. La créatrice nous a emmenés, le temps d’un défilé, dans un univers de contes romantiques à volonté. « J’ai toujours rêvé de faire une collection en noir et blanc. Cet événement a été l’occasion pour réaliser ce rêve », explique-t-elle. Sobres et simples, le noir et le blanc prennent des allures romanesques chez Abadi. Dentelles, brocard, satin… la styliste varie les matières et ose de majestueux mariages : robes et caftan, broderies et perles, argenté et noir, beige et doré.

Le résultat : un enchantement visuel !

Toujours dans le même sens mais sur un autre registre, Salima Abdelwahab a charmé le public par ses « tours de magie » vestimentaires. Eh oui, les robes de Salima sont transformables à ravir. Les mannequins semblaient bien s’amuser avec ces pièces qui s’ouvrent, se ferment et se métamorphosent au gré des gestes et des postures. Avec une forte touche ethnique, ses créations jouent sur la fluidité des tissus et les jeux de drapé. Pour Zahra Yaâgoubi, ce sont les décalages et les superpositions qui l’emportent dans cette nouvelle collection. Fidèle à ses premières amours, elle revoit le caftan à sa façon.

Elle opte pour des couleurs fraîches qui se déclinent en tenues décalées et drapées. Façon manteau, ces « dfinas » sont tour à tour simples, fluides, prestigieuses. Poussant la créativité plus loin, elle invite le talent d’un peintre dans son travail. Ces ceintures sont de véritables toiles ! Hassan Tamer, lui, a revisité les standards de la mode pour créer des robes-djellabas aux tons marron et jaune. Ajoutant une touche de fantaisie à travers des innovations du genre « boléro sur djellaba », Tamer a conféré de la modernité à sa collection, surtout quand il use de couleurs flashy (rose, fuchsia, rouge, orange), très tendance cette saison.

Pour Mohammed Elamine Mrani, le caftan reste la source d’inspiration. Sfifa à volonté, broderies, paillettes, ses tenues toutes en lumières sont sublimes. Ornementé par des symboles et des emblèmes artisanaux, son caftan se décline en plusieurs versions et coupes. Quant à Albert Oiknine, il a proposé des robes de soirée élégantes et débordantes de fantaisie.

Frou-frou chic, broderie en « sqalli », couleurs franches, pour le styliste, la mode occidentale et traditionnelle vont côte à côte, avec cette même signature, ce même désir de dire les choses autrement. Pour Fadéla Berrada, la gardienne de la tradition, sa collection reste authentiquement marocaine. Si elle a parfois osé des couleurs flamboyantes, elle est restée liée à ses coupes fétiches. La nouveauté : ce sont ces calligraphies en tifinagh, qui ornent ses caftans et qui ajoutent à leur charme initial.

Le Matin

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