Maroc : quand le covid-19 favorise les échanges de devises sur le marché noir

La pandémie du coronavirus, qui a mis à genoux certains secteurs-clés de l’économie marocaine, a favorisé le trafic des devises étrangères. Il a enregistré une hausse importante sur le marché noir marocain.

L’euro a notamment connu une hausse de la demande ces derniers mois, rapporte le quotidien Assabah. Cette situation s’explique par une chute de la valeur du dirham par rapport à l’euro et par la valeur refuge que représente cette devise pour certains fortunés et hommes d’affaires pendant la pandémie du covid-19.

Selon le même quotidien, cette hausse se justifie également par la mobilisation de certaines familles qui viennent en aide à leurs proches restés bloqués dans des pays étrangers. En ce qui concerne les sociétés de change accréditées, elles ont procédé à des hausses notables du taux de change,“largement supérieurs à ceux pratiqués par les banques”.

D’après la même source, l’euro vaut actuellement plus de 12 dirhams dans certaines sociétés de change alors que, dans les banques, il ne dépasse pas les 11,60 dirhams. Grâce à l’écart en marge de profit estimé à 40 centimes pour chaque euro acheté, les transactions liées au change ont dépassé les 16 milliards de dirhams, soit une hausse de 9 milliards de dirhams contre quelque 7 milliards de dirhams par mois, en avril dernier.

Par conséquent, les réserves en devises du Maroc qui ne dépassent guère les 218 milliards de dirhams ont enregistré une baisse record, soit un taux de couverture d’à peine 5 mois des besoins du pays en devises. Pour limiter les dégâts, les autorités multiplient les enquêtes pour identifier les réseaux qui se trouvent derrière ce trafic et les montants échangés. En raison de quelque 8 milliards de dirhams soupçonnés d’avoir été échangés en dehors des circuits légaux, ces investigations sont menées conjointement avec l’Office des changes et Bank Al-Maghrib.