
Tanger : colère contre les taxis
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Au Maroc, les contrats-type récemment conclus entre titulaires d’agréments (kremat) de taxi et exploitants professionnels ont suscité une vive polémique, notamment en ce qui concerne le montant de la location, convenu entre les deux parties.
Ce montant variant entre 4 000 et 7 000 dirhams le mois, a provoqué une vague de réactions de la part des acteurs du secteur. Alors que les titulaires d’agréments (kremat) saluent cette réforme qui améliore leurs revenus, les exploitants estiment que « l’acceptation de tels contrats exerce une pression sur les professionnels ». « Parvenir à une étape où sont conclus des contrats d’exploitation avec un loyer compris entre 4 000 et 7 000 dirhams est une très bonne chose, car cela peut soutenir la situation sociale de cette catégorie de la société », a affirmé Mohamed Beniâcoub, président de l’Association Al-Ismaïlia Taxi – Meknès, regroupant les titulaires d’agréments.
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Dans une déclaration à Hespress, il a précisé que « l’adoption d’un tel montant de loyer pousse les titulaires d’agréments à régulariser leur situation fiscale et sociale, puisqu’ils sont tenus de payer l’impôt sur le revenu et de s’acquitter de leurs obligations envers la Caisse nationale de sécurité sociale, dans le cadre du chantier de la protection sociale ». Beniâcoub a en outre indiqué que « le recours à la conclusion de contrats transparents et clairs entre les professionnels et les titulaires d’agréments réduit le recours aux usages qui prévalaient auparavant, et qui se faisaient “sous la table”, comme le versement de sommes d’argent en espèces appelées halawa, destinées à réduire le montant du loyer mensuel ».
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Le responsable a ajouté que « nous devons parvenir à une étape où les contrats types conclus sont clairs et respectés par les parties contractantes, notamment en ce qui concerne leur renouvellement après les années fixées par la loi », soulignant que « la justice tranche désormais un certain nombre de dossiers relatifs aux différends qui surgissent dans ce domaine ».
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Pour sa part, Mohamed Machkhechkh, secrétaire national du Syndicat national des taxis affilié à l’Union nationale du travail au Maroc, a déclaré que « les chauffeurs ne pourront pas supporter un tel loyer qui dépasse 4 000 dirhams et frôle le plafond des 7 000 dirhams ». Selon lui, un professionnel qui accepte un tel loyer, « accepte de se soumettre à une forte pression sociale, étant donné que cela l’obligera à travailler en continu, en tenant compte des dépenses mensuelles et annuelles qu’il devra assumer, qu’il s’agisse de l’entretien du taxi utilisé ou du règlement du loyer exigé ».
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Et de poursuivre : « En principe, le montant du loyer varie selon les villes et en fonction du niveau d’activité, puisqu’il atteint, dans sa limite inférieure, 2 000 dirhams, et s’élève parfois à 4 000 dirhams, notamment pour les petits taxis, un chiffre que nous considérons comme exagéré. La pression exercée sur les chauffeurs professionnels par un loyer élevé constitue une menace directe pour la qualité du service public qu’ils sont légalement tenus de fournir aux clients citoyens. Les agréments se transforment, après avoir transité par les circuits administratifs, en rente, alors qu’ils étaient à l’origine une donation royale ».
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