Microcrédits : la barre du million de clients dépassée

9 mars 2007 - 00h00 - Economie - Ecrit par : L.A

Commencée au milieu des années 90, l’expérience du microcrédit est en train de prendre de l’ampleur au Maroc. En 2006, la barre du million de clients servis a été dépassée.

Au 31 décembre 2006, les associations marocaines de microcrédit ont servi 1. 034. 162 de clients actifs dont 66% de femmes. L’encours global a atteint 3, 5 milliards avec un taux de remboursement de 99%. Depuis leur création, les associations ont distribué 15 milliards de dirhams pour un nombre total des prêts de 4. 522. 773. Des disparités subsistent encore entre le milieu rural et celui urbain, selon les statistiques de la Fédération nationale des associations de microcrédit. Ainsi, 57% du secteur est concentré sur le centre urbain et 19% dans le périurbain. Une distribution qui traduit le coût élevé de l’intervention des associations de microcrédit dans le milieu rural.

Ces résultats seront sûrement « battus » en 2007, puisqu’à compter du 1er janvier 2007, le plafond des prêts pour le microcrédit a été relevé à 50.000 dirhams. L’expérience marocaine en matière de microcrédit a été privé en novembre 2005 à l’ONU (prix onusien). Ainsi, d’après une étude réalisée au niveau national, le nombre de clients actifs sera multiplié par plus de 3 entre 2005 et 2010, passant de près de 661 000 en 2005 à plus de 2,2 millions en 2010. Parallèlement, le nombre d’agents passera de 2.230 en 2005 à 3 740 en 2010, soit une croissance de l’ordre de 70% sur cette période.

Quant aux encours des crédits, ils devront progresser à une moyenne annuelle de 45% entre 2005 et 2010 pour passer de 1,5 MM.DH à 9,8 MM.DH. Ces encours seront couverts à raison de 32% en moyenne par les fonds propres des associations, et à raison de 48% par des dettes à moyen et long termes. Le besoin de financement résiduel représente 10% en moyenne.

Avec la mise en place de ce fonds, le secteur pourra faire face aux besoins immédiats de financement et faire face aux défis du futur, à savoir le passage d’une microfinance à prédominance urbaine à la généralisation en milieu rural, l’évolution du crédit minimaliste vers les divers métiers de la microfinance afin de servir la petite entreprise marginalisée et le traitement des besoins non satisfaits des ménages, pour qu’ils puissent faire face aux aléas de la vie à travers les services de l’habitat, de l’épargne, de la retraite et de l’assurance. Si tout se passe comme prévu, l’entrée en vigueur de ce fonds coïncidera avec celle du plan comptable des associations de microcrédit, attendue en janvier 2007. Les douze associations du secteur pourront bénéficier à terme d’un fonds de refinancement du secteur. D’un capital de 1,4 milliard (ce fonds de refinancement des associations est en phase de constitution entre la CDG, la Caisse de dépôt et de consignation (CDC) et la KFW). Le fonds s’est assigné comme principal objectif le refinancement des associations de microcrédit sur la base de certains critères : transparence de la gestion (best practices selon les standards de la Banque mondiale), nature des financements …

L’intérêt des bailleurs de fonds pour le secteur du microcrédit au Maroc s’explique aisément quand on connaît son énorme potentiel de développement, sachant que le nombre de microentreprises est estimé à plus de 1.200.000, moins de 20% des Marocains sont bancarisés et une infime partie seulement bénéficie d’une assurance personnelle ou professionnelle.

Aujourd’hui le Maroc - Adam Wade

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Prêt - Emploi

Ces articles devraient vous intéresser :

La Banque mondiale analyse en détail le tourisme marocain

Le tourisme représente environ 7 % du PIB et génère plus de 500 000 emplois directs, soit environ 5 % de la population active marocaine. C’est ce qui ressort du dernier rapport de la banque mondiale sur la situation économique du Maroc.

Coupe du monde 2030 : un pari risqué pour le Maroc ?

L’organisation de la Coupe du monde 2030 par le Maroc, conjointement avec l’Espagne et le Portugal, ne suffira pas pour résorber le chômage endémique et relancer l’économie du royaume, a déclaré l’analyste économique Mohammed Jadri, alertant sur le...

Maroc : les hammams traditionnels en péril

La députée Loubna Sghiri, membre du groupe du Progrès et du Socialisme à la Chambre des représentants, alerte sur la précarité au travail qui touche les travailleuses et travailleurs des hammams traditionnels dont le nombre de jours de travail a été...

Royal Air Maroc recrute

Royal Air Maroc (RAM) veut recruter 96 élèves officiers pilotes de ligne afin d’accompagner sa nouvelle stratégie d’expansion. Les candidats retenus bénéficieront d’une formation rigoureuse avant d’intégrer son personnel de la compagnie.

La Police marocaine recrute

La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) lance une vaste campagne de recrutement pour renforcer ses effectifs. Près de 6 500 postes sont à pourvoir, couvrant une variété de grades et de fonctions au sein de la police nationale.

L’Europe renforce ses sanctions commerciales contre le Maroc

L’Union européenne (UE) affiche sa détermination à utiliser pleinement les instruments de défense commerciale pour protéger son industrie et les emplois qu’elle génère du Maroc.

Le Maroc à la recherche de ses cerveaux parmi les MRE

Conscient de l’importance de sa diaspora, le Maroc accentue ses efforts pour attirer les compétences marocaines résidant à l’étranger.

Médecins maghrébins en France : l’exil comme solution ?

Après une percée au premier tour des législatives françaises, la perspective de voir le Rassemblement national (RN) présidé par Jordan Bardella, qui place l’immigration au cœur de la campagne électorale, remporter la majorité absolue le 7 juillet,...

Le Maroc face à une pénurie de main-d’œuvre

C’est un constat pour le moins inattendu qu’a livré le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, devant la Chambre des conseillers : malgré une dynamique économique positive et des chantiers qui essaiment à travers le pays, le Maroc peinerait à trouver de...

Une lettre particulière d’Amine et de Yasmine à Emmanuel Macron

Dans une correspondance, Amine et Yasmine, deux enfants de huit ans expriment des inquiétudes quant à l’avenir de Casino Saint-Étienne où travaillent leurs parents et demandent au président de la République française Emmanuel Macron de sauver le groupe.