Moscou durci sa politique envers les étrangers

3 avril 2007 - 00h00 - Monde - Ecrit par : L.A

Les étrangers n’ont plus le droit de vendre dans les marchés en Russie à partir d’hier, selon une mesure visant à réduire l’immigration illégale, qui a causé une désertion des commerces, les Russes rechignant à travailler dans ce secteur mal rémunéré.

Ces restrictions ont été annoncées fin 2006 par le président russe Vladimir Poutine, qui avait alors expliqué vouloir protéger les marchés contre les « spéculateurs qui se remplissent les poches ».

À partir d’hier, seuls les détenteurs de passeports russes ont le droit de vendre dans les marchés, très populaires en Russie.

Les autorités espèrent ainsi fournir du travail aux Russes. Pourtant, ce secteur, très mal rémunéré, a jusqu’à présent été largement occupé par les ressortissants des anciennes républiques « sœurs » de l’URSS, comme l’Azerbaïdjan, la Géorgie, l’Ukraine ou l’Ouzbékistan. Les Chinois sont également très actifs dans ce secteur, en particulier dans l’Extrême-Orient russe.

Pour contourner la loi, des commerçants étrangers se sont mutés en propriétaires et embauché des vendeurs russes. La nouvelle réglementation ne concerne que les vendeurs et caissiers. À Vladivostok, la plus grande ville de l’Extrême-Orient russe, les commerçants chinois ont ainsi devancé la mesure et embauché des Russes.

Cependant, « tout le monde comprend très bien qu’il est impossible de changer radicalement la situation en un temps très court. Cela peut détruire les processus économiques mis en place » et entraîner la fermeture de commerces, a commenté Sergueï Simakov, député de la ville d’Oussouriïsk.

Dans cette ville, la plupart des commerces étaient d’ailleurs vides. À Saint-Pétersbourg aussi, le marché de Sennoï en centre-ville était à moitié vide alors que la veille, il était rempli de vendeurs, pour la plupart des ressortissants de républiques d’Asie centrale. À Dorogomilovski, un des plus grands marchés de Moscou, certaines commerces étaient fermés, alors que des pancartes indiquaient « recherchons des vendeurs avec un passeport russe ».

L’État a commencé à durcir le ton en janvier, interdisant aux étrangers de vendre des médicaments, des boissons alcoolisées et réduisant à moins de 40 % le nombre d’étrangers exerçant sur les marchés. Ces mesures xénophobes sont critiquées par les ONG, qui pointent déjà du doigt la montée du racisme dans le pays.

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Sujets associés : Russie - Immigration

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