Les PME catalanes intéressées par l’ALE Maroc-USA

7 juillet 2008 - 20h17 - Espagne - Ecrit par : L.A

A Barcelone, difficile de trouver une place dans les hôtels de la ville. Les rares chambres disponibles se trouvent dans la banlieue barcelonaise. Et les hôteliers en profitent pour louer à prix fort. La ville est en ébullition. Un chauffeur de taxi nous apprend qu’elle accueille, pendant quatre jours, « Bread & Butter », l’un des salons de l’habillement et du textile haut de gamme les plus importants d’Europe.

Plus de 70.000 visiteurs y sont attendus. Pas étonnant, la région catalane est riche : elle représente, à elle seule, 25% du PIB espagnol pour 7 millions d’habitants. C’est dans ce contexte que la commission PME de la CGEM s’y est déplacée, la semaine dernière, dans le cadre de son désormais traditionnel road-show catalan. Mission : inciter quelques-uns des dizaines de milliers de chefs d’entreprises de cette région à réaliser des affaires avec leurs homologues marocains.

Cependant, les représentants du ministère du Commerce, de l’Industrie et des Nouvelles technologies et de l’ANPME ont brillé par leur absence. L’événement s’inscrit dans le programme de partenariat signé, en avril 2008, entre la CGEM et la Pimec, son homologue catalane.

Au programme du road-show, des interventions animées par des experts marocains, ainsi que l’état-major de la Pimec. « Le Maroc met à la disposition des investisseurs étrangers plusieurs atouts, dont la proximité géographique, une stabilité macroéconomique, la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée et multilingue, ainsi qu’une bonne intégration dans l’économie mondiale », déclare Khalid Benjelloun, président de la commission PME de la CGEM. Et comme le cadre s’y prête, il égrène les nombreux chantiers lancés au Maroc, « l’INDH, les grands programmes d’investissement supposés générer environ 12 milliards de DH sur les cinq années à venir, le plan Emergence, le plan Maroc Vert, le plan Azur, sans oublier l’accord de libre-échange Maroc-USA ». Pour Joaquim Llimona, président de la commission internationale de la Pimec, « le Maroc est le pays le plus stratégique pour nous. Nos échanges commerciaux sont en nette progression.

Grâce à notre collaboration et l’implication de l’Agence espagnole de coopération, nous accompagnons 100 entreprises catalanes au Maroc, essentiellement dans le nord du pays. Selon lui, « l’accord de libre-échange avec les USA constitue une excellente opportunité pour nos entreprises intéressées par le marché américain ». Les opérateurs économiques catalans écoutent religieusement, visiblement intéressés par les explications des intervenants. « Outre sa proximité géographique, le Maroc se distingue par la compétitivité de sa main-d’œuvre. En 2007, plus de 80 entreprises catalanes nous ont exprimé leur intérêt pour le Maroc. 40 d’entre elles ont bénéficié d’un conseil personnalisé et 20 ont concrétisé leur projet au Maroc », déclare Josep Gonzalez, président de la Pimec.

Mostafa El Jai, directeur de la division entreprise à la BCP, a présenté les différents produits et services bancaires pouvant intéresser les entreprises catalanes, dont, justement, la ligne de crédit espagnole d’un montant de 200 millions de DH. Pour sa part, Mohammed Dami, expert-comptable, a exposé le cadre fiscal et juridique régissant le monde des affaires au Maroc. Après la séance des interventions, Joaquim Ferrer, directeur du département international de la Pimec, a ouvert la séance des rencontres bilatérales entre les entreprises catalanes et les membres de la commission PME. Selon Benjelloun, « plusieurs PME, et non des moindres, Abertis, par exemple, nous ont manifesté leur intention d’investir bientôt au Maroc ».

Un nouveau fonds d’investissement espagnol

Doté d’un budget de 62 millions d’euros, le fonds Mediterrania vient d’être créé au Maroc. Il a pour objectif d’accompagner les PME catalanes désireuses de s’installer au Maghreb et les sociétés maghrébines dont la production est destinée à l’export ou qui ont vocation à s’installer en Catalogne. Les entreprises cotées sont exclues. Le nouvel opérateur en capital-risque bénéficie du soutien de l’Institut Catalan de Finances (ICF), l’Instituto de Crédito Official (ICO) et de la BEI. Le fonds se focalisera sur les secteurs à forte valeur ajoutée, présentant un réel potentiel de croissance. Le montant de l’investissement par projet variera entre 1 et 9 millions d’euros et prendra la forme de prise de participation temporaire. Selon ses responsables, le fonds Mediterrania compte réaliser 50% de son chiffre d’affaires au Maroc.

Source : L’Economiste - Hassan El Arif

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Sujets associés : Espagne - États-Unis - Accord de libre échange - Catalogne

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