Younes Boumehdi : "La parole se libère au Maroc"

2 novembre 2011 - 15h58 - Maroc - Ecrit par : J.L

Créée en 2006, Hit Radio défraye rapidement la chronique au Maroc, ce qui lui vaudra le sobriquet de "Hot Radio". Sanctionnée à trois reprises en 2007, 2008 et 2010, pour avoir franchi trop de lignes rouges, Hit Radio récidive. Objectif : libérer la parole au Maroc.

Dans une interview accordée au site d’information "Ecrans" du quotidien français Libération, Younes Boumehdi, PDG de Hit Radio, qui émet aujourd’hui sur 74 fréquences au Maroc, raconte son aventure radiophonique et les moments forts qui ont fait la réputation de sa radio auprès des jeunes marocains.

"La parole s’est beaucoup décomplexée ces dernières années" affirme ainsi Younes Boumehdi, qui revient sur les émissions qui avaient valu à Hit Radio des sanctions "démesurées et déplacées".

De la jeune fille qui avait raconté son viol à l’antenne, au jeune homme qui avoue avoir été violé par un ami après une fête alcoolisée, ou encore l’auditrice qui avait détaillé un acte sexuel en direct, trop de tabous se retrouvaient bousculés en même temps.

Boumehdi espérait que la libre antenne au Maroc soit aussi trash qu’en France, et se rend compte avec le temps que les gens ont moins honte d’aborder certains sujets tabous. Hit Radio, qui se veut le porte-voix de la jeunesse marocaine, encourage cette libération de parole.

"Les jeunes, que tout le monde croyait dépolitisés, sont en fait capables de se mobiliser et de renverser des systèmes" explique encore Younes Boumehdi, dont la radio suit de près les mouvements de révolte dans le monde arabe.

A 41 ans, Boumehdi qui a dû attendre près de 13 ans avant de pouvoir lancer sa radio privée, est désormais tourné vers l’Afrique francophone, où il a déjà lancé une candidature dans 23 pays pour y acquérir des fréquences.

Avec près de 800.000 auditeurs par jour et plus de 230.000 fans sur sa page Facebook, un projet de télévision musicale et un chiffre d’affaires de 27 millions de dirhams en 2010, Hit Radio rêve de créer un modèle typiquement marocain.

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