En Espagne, le prix de la viande d’agneau a atteint des niveaux record, une situation qui suscite débat parmi les éleveurs, les exportateurs, les bouchers et les consommateurs.
Le prix de la viande d’agneau « s’est stabilisé à un niveau élevé. Il ne baisse pas parce qu’ils prennent deux bateaux par semaine avec des veaux et des agneaux vivants vers les pays arabes pour les abattre », explique à El Debate un vendeur au marché central de Valence, l’un des plus importants d’Espagne. La situation s’est aggravée après que le roi Mohammed VI a, dans un message publié en février, invité les Marocains à « s’abstenir d’accomplir le rituel de l’Aïd al-Adha cette année », en raison des effets pervers de la sécheresse persistante sur le cheptel national.
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Le vendeur souligne aussi l’inefficacité de la politique du gouvernement pour soutenir le secteur dans cette crise. « Tout a augmenté et tout va augmenter. Ils doivent contrôler l’inflation et ils ne le font pas. Et cela affecte tout », dénonce-t-il. Il évoque aussi l’Agenda 2030 en cours de mise en œuvre. Selon lui, ce programme « ne contribue pas à un changement sur le terrain ». « De nombreux obstacles compliquent les choses. Les personnes qui n’ont pas les moyens de manger de l’agneau sont exclues du marché », explique le vendeur valencien.
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Il ajoute : « Dans toutes les politiques, c’est le producteur qui paie le prix fort », car « s’il ne parvient pas à vendre, il devra le faire en dessous du prix de revient ». Face à cette situation, le vendeur recommande « de réduire la bureaucratie et de laisser les professionnels de l’élevage travailler en toute liberté. » « Ils savent comment élever un mouton pour qu’il naisse le 20 décembre. Ils sont capables de générer de l’activité », indique-t-il, notant que « les restaurants de moyenne gamme remplacent l’agneau par d’autres produits ».