Le ministre espagnol de l’Intérieur s’attaque aux escales à Madrid des vols marocains

20 janvier 2024 - 23h00 - Espagne - Ecrit par : A.P

Le ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska, a dénoncé vendredi à Rabat où il est en visite officielle, les escales à l’aéroport Adolfo Suárez Madrid-Barajas des vols au départ de Casablanca à destination des pays d’Amérique latine, dont profitent de nombreux passagers pour demander l’asile en Espagne.

« Si des visas de transit doivent être introduits, ils le seront pour éviter ces usages », a déclaré à la presse Grande-Marlaska, au sortir d’une rencontre avec son homologue marocain, Abdelouafi Laftit, soulignant la nécessité de « prendre des mesures » à l’aéroport de Barajas pour garantir les droits de ces demandeurs d’asile. Le ministre de l’Intérieur espagnol a aussi assuré que le gouvernement espagnol s’active pour résoudre le problème de « surpopulation » des centres d’asile, soulevé par le Syndicat unifié de police (SUP), relaie Europa Press.

Pour rappel, le SUP exige depuis des semaines que des visas de transit soient accordés aux passagers des vols en provenance du Maroc, comme cela a été fait avec le Kenya, et que l’AENA et des organisations comme la Croix-Rouge acceptent de prendre en charge les 350 migrants, dont des femmes et des enfants, qui vivent dans des conditions déplorables dans les centres d’asile de Barajas. Jeudi dernier, le syndicat a encore dénoncé le fait que des passagers de vols quotidiens de Royal Air Maroc en provenance de Casablanca, demandent l’asile une fois qu’ils font escale en Espagne.

À lire : Forte augmentation de demandeurs d’asile marocains en Europe

À en croire le SUP, des punaises de lit ont été détectées dans les centres d’asile de Barajas où la majorité des pensionnaires, d’origine marocaine, kenyane ou sénégalaise, provient de Casablanca. C’est pourquoi il demande des visas de transit à tous les passagers de Royal Air Maroc en provenance de cette ville marocaine à destination de Salvador, de la Bolivie ou du Brésil. Ces derniers se débarrassent de leurs papiers à leur descente de l’avion et se rendent ensuite au poste-frontière pour demande l’asile, explique-t-il. D’autres tentent de grimper la clôture à la frontière pour entrer illégalement en Espagne.

Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur espagnol a salué la présence, à l’aéroport de Casablanca, d’un officier espagnol bien au fait de la situation, preuve de la bonne coopération migratoire entre les deux pays, dont il appelle au renforcement.

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