« L’asphyxie consentie de Ceuta. Le Maroc étouffe la ville, mais les autorités publiques et la société civile de Ceuta ne résistent pas ». C’est le titre de la communication délivrée par Cembrero lors du Forum Ceuta Siglo XXII qui s’est tenu ce week-end au musée des Murailles Royales. Dans son intervention, le journaliste espagnol a dénoncé le silence des autorités face aux situations qui affectent la ville autonome, notamment l’ouverture partielle des douanes commerciales, qu’il a qualifiée de « moquerie ».
À lire : Ceuta et Melilla : le Maroc fait pression sur l’Espagne
A Ceuta comme à Melilla, les frontières sont devenues des espaces “impitoyables” où les droits fondamentaux sont violés, a regretté Cembrero. « L’arbitraire est la norme », a-t-il indiqué, reprochant aux autorités locales et à l’Exécutif espagnol leur inaction face à ces restrictions. Le journaliste a fait observer que la situation s’est aggravée par rapport aux années précédentes, évoquant le cas des travailleurs transfrontaliers qui ont été nombreux à perdre leur emploi dans la ville autonome en raison de l’imposition d’un visa Schengen pour se rendre à Ceuta après la réouverture des frontières.
À lire : Le Maroc accusé d’étouffer l’Espagne
Les économistes Sony Vashdev Lalawani et Emilio Lamorena Guil ont analysé la situation économique actuelle et future de la Ceuta dans leurs communications respectives. Ils ont proposé des mesures innovantes telles que la création d’une patinoire dans le parc maritime ou l’installation d’un bateau-hôtel pour augmenter l’offre touristique de la ville autonome. Comme solutions économiques, Lamorena a souligné la nécessité de créer des sociétés de capital-risque pour financer des projets durables à long terme.
À lire : Ceuta : une ville espagnole depuis plus de 400 ans, selon l’Observatoire de Ceuta et Melilla
De son côté, Vashdev a défendu un modèle de « tourisme lent » en mettant l’accent sur la valorisation du patrimoine naturel et militaire de Ceuta. Les experts ont également souligné les défis structurels de la ville, tels que le taux de chômage endémique chez les jeunes (61,8 % chez les moins de 25 ans), la dépendance à l’égard du secteur public et la capacité hôtelière limitée de l’enclave. Ils proposent de stimuler la demande intérieure, et de positionner Ceuta en tant que destination compétitive et résiliente.