Depuis l’éclatement du scandale de corruption connu sous le nom de « Qatargate », les difficultés pour renvoyer les Marocains déboutés de leur demande d’asile vers leur pays d’origine se sont accrues.
Plus de 900 immigrants sont morts en mer en 2007 en tentant de gagner clandestinement les côtes de l’Espagne, selon un rapport d’une ONG espagnole de défense des droits de l’Homme publié jeudi.
Sur les 921 morts estimés par ce rapport, 629 étaient originaires d’Afrique subsaharienne, 287 d’Afrique du nord et cinq étaient asiatiques. Au total, 732 sont morts à proximité des côtes ouest ou nord-africaines au début de leur périlleuse odyssée, et 189 près des côtes espagnoles, selon ce rapport de l’Organisation pour les droits de l’Homme d’Andalousie.
Selon cette ONG basée dans le sud de l’Espagne, 89 immigrants clandestins sont déjà morts au cours des deux premiers mois de l’année 2008 en tentant de gagner les côtes espagnoles à bord d’embarcations de fortune. Le rapport de cette association juge par ailleurs impossible d’estimer le nombre d’immigrants morts en plein désert, sur la route qui traverse le Sahel vers l’Algérie ou la Libye, deux pays de transit de l’immigration clandestine vers l’Europe.
Il affirme que certains hauts responsables du ministère de l’Intérieur espagnol ont admis que le désert du Sahara s’est transformé en un gigantesque cimetière de sable pour les clandestins d’Afrique subsaharienne. L’ONG espagnole n’exclut pas une réactivation de l’immigration clandestine vers les côtes andalouses, en raison des traversées plus longues et difficiles des autres routes maritimes, du déploiement de l’agence européenne Frontex le long des côtes ouest-africaines et de la recrudescence du flux migratoire en provenance du Maroc et de l’Algérie.
La plupart des clandestins africains tentaient par le passé de rejoindre la côte sud de l’Espagne via le Maroc voisin. Mais depuis que le Maroc a renforcé la surveillance de ces côtés, après la crise des enclaves de Sebta et Melilla en août et octobre 2005, lorsque des vagues d’immigrés d’Afrique noire partaient à l’assaut des clôtures entre le Maroc et l’Espagne, le flux s’est déplacé vers l’archipel des Canaries, qui a enregistré un record de 31.678 arrivées de clandestins en 2006.
Le nombre d’arrivées aux Canaries a baissé de plus de 60% en 2007, en raison notamment de l’effet dissuasif du dispositif aérien et maritime de surveillance des côtes ouest-africaines de l’agence européenne Frontex.
Source : AFP
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