Coopération franco-marocaine en matière économique et financière

24 juillet 2003 - 11h20 - France - Ecrit par :

La rencontre des ministres de l’Economie et des Finances français et marocain, le 17 juillet 2003 à Paris, a permis de dresser le bilan de la coopération bilatérale dans les domaines économiques et financiers et d’esquisser les nouveaux axes de développement de cette coopération bilatérale en vue de permettre un accompagnement qui vie à répondre aux enjeux actuels auxquels le Maroc est confronté.

La présente déclaration conforte les deux axes majeurs autour desquels s’articule ce partenariat, à savoir l’aide à l’amélioration de l’environnement économique et social et l’appui à la modernisation et au développement des entreprises. Les deux parties tirent un bilan très positif des actions entreprises dans ces deux domaines et se félicitent de leur contribution au renforcement du potentiel économique du Maroc et à l’accompagnement dans la mise en œuvre de l’accord d’association avec l’Union européenne, entré en vigueur le 1er mars 2000. Les deux parties s’engagent à poursuivre et à renforcer leur partenariat bilatéral.

Le Maroc continuera ainsi de bénéficier de l’ensemble des instruments de financement français. Par ailleurs, les outils de développement des PME-PMI spécifiques au Maroc verront leur fonctionnement aménagé, afin de garantir l’adéquation optimale de leur positionnement et une meilleure utilisation. En outre, les deux parties conviennent d’accroître leur coopération sur les deux thèmes suivants :

• La France apportera une assistance technique destinée à faciliter la mobilisation et la transformation de l’épargne marocaine ;
• A la suite des événements dramatiques qui viennent de frapper le Maroc, la France confirme son plein appui au Maroc pour renforcer son dispositif de lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment, qui constituent une priorité.

L’amélioration de l’environnement économique et social

La France soutient les réformes engagées par le Maroc en vue d’améliorer l’environnement économique et social en appuyant la réforme des institutions économiques et en finançant le développement des infrastructures économiques et sociales. A cette fin, la France mobilise plusieurs instruments :

• Le groupement d’intérêt public Assistance pour le développement des échanges en technologie économique et financière (ADETEF) a d’ores et déjà contribué notamment à la modernisation du système financier (Bourse de Casablanca, marché des valeurs du Trésor), de l’administration économique et financière (douanière, fiscale, budgétaire). Ce mouvement doit se poursuivre.

• S’agissant de la ligne de prêts du Trésor français en faveur des PME-PMI marocaines, la France a abaissé le seuil des investissements éligibles, tandis que le Maroc a diminué le taux d’intérêt des prêts libellés en dirhams et élargi sa gestion à l’ensemble des banques qui le souhaitent.

• Proparco s’attachera à développer ses interventions au Maroc, qui constitue déjà son premier partenaire. Cette institution continuera de financer le développement du secteur privé par des prêts ou des prises de participation et travaillera à la recherche de solutions innovantes, permettant notamment, le développement du capital-risque, la titrisation de créances, menée en association avec des banques marocaines, ou la transformation des disponibilités à court terme des banques en ressources susceptibles de financer des investissements structurants de leur clientèle, sur des durées appropriées.

La Caisse de dépôt et de gestion et la Caisse des dépôts et consignations poursuivent leurs efforts dans le soutien du capital-investissement afin d’apporter des fonds propres pour la consolidation des PME marocains et, à travers le fonds d’amorçage Sindibad, de soutenir les innovations technologiques et dans les services.

La transformation de l’épargne marocaine

Reconnaissant le caractère primordial de la mobilisation de l’épargne domestique et des Marocains résidant à l’étranger (MRE) pour la croissance des investissements et le développement économique du Maroc, les deux parties se sont entendues sur une assistance technique en vue :

• d’optimiser la mobilisation de l’épargne, et notamment de l’épargne logement, et de développer la bancarisation de l’économie marocaine ;
• d’aménager les mécanismes et instruments permettant la transformation de l’épargne de court terme vers le long terme ; et de féliciter la transformation de l’épargne disponible en investissements productifs. Les deux parties désignent la Caisse des dépôts et consignations, du côté français , et la Direction du Trésor et des Finances extérieures, du côté marocain pour concrétiser cette assistance technique.

La lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment

La France soutient fortement les initiatives engagées par le Maroc en vue de renforcer son dispositif en matière de lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment visant notamment à l’aligner sur les standards internationaux des Nations Unies. Elle confirme sa volonté d’apporter toute l’aide technique nécessaire, tant sur les aspects préventifs, les aspects pénaux, que la mise en œuvre opérationnelle des textes.

Un premier bilan de cette assistance pourrait être établi avent la prochaine rencontre entre Chefs d’Etat. Le Fonds d’études et d’aide au secteur privé (FASEP) finance des études de faisabilité, de l’assistance technique et des actions de coopération institutionnelle. Il sera orienté particulièrement vers les projets d’infrastructure du secteur de l’eau et vers l’élaboration de réformes institutionnelles économiques et financières. L’Agence française de développement (AFD) concentre ses activités au Maroc sur trois axes : l’eau et environnement (irrigation , eau potable, assainissement, actions du FFEM), les infrastructures socio-économiques, (électrification rurale, routes et pistes rurales, habitat insalubre …), la mise à niveau du tissu industriel, notamment par le biais de sa filiale Proparco, et d’un projet d’appui à la formation professionnelle.

L’AFD se tournera également vers d’autres projets d’ordre social (santé…) . Dans ce contexte, elle améliorera significativement ses engagements dans les années à venir. La réserve pays émergents (RPE) a permis de financer un premier projet d’équipement, dans le secteur ferroviaire. La France rappelle la disponibilité de cet instrument au Maroc pour les projets d’infrastructures s’inscrivant dans les priorités de développement du pays et réalisés par des entreprises françaises. Cette coopération implique de nouveaux acteurs institutionnels au-delà des deux ministères en charge de l’économie et des finances.

Il s’agit en particulier des institutions publiques et privées chargées de l’encadrement de l’entreprise et de son financement. Enfin, les deux parties reconnaissent le caractère prioritaire de l’habitat social au Maroc et conviennent de poursuivre les échanges à ce sujet en vue de renforcer la coopération dans ce domaines.

L’appui au développement des entreprises marocaines

La France poursuit sa coopération dans ce domaine en adaptant ses mécanismes d’intervention avec le souci, d’une part, de privilégier la coopération directe entre les banques et les entreprises et, d’autre part, d’encourager les investissements français au Maroc et marocains en France, ainsi que la coopération industrielle entre les entreprises françaises et marocaines. Les deux parties se sont entendues pour aménager les instruments français de financement des PME-PMI, tandis que les actions de Proparco seront développées.

Le fonds de garantie français pourra être mobilisé sur des investissements d’un montant plus faible et sera ouvert aux très petites entreprises, aux entreprises en création et aux institutions de micro-crédit.

Par ailleurs, les conditions financières de ce fonds seront plus avantageuses, la quotité garantie étant portée de 50 à 60 % du crédit bancaire. Une enveloppe prélevée sur le fonds de garantie permettra de financer, sous forme de dons, des actions de soutien de l’investissement et de la mise à niveau de l’économie.
Un groupe de travail composé de représentants des deux parties se réunira dans les plus brefs délais afin d’identifier précisément les actions qui pourraient être ainsi financées.
Les deux parties sont convenues que la mise en œuvre de ces actions de coopération fera l’objet d’un suivi semestriel entre les deux directions du Trésor des deux pays.

Lematin.ma

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