Coronavirus : plus de 150 cas de contamination dans un complexe industriel à Casablanca

La reprise de l’activité industrielle a ses déconvenues. Un important foyer de contamination au coronavirus a été identifié à Casablanca, au sein de trois entreprises voisines, situées en plein cœur de la zone industrielle de Sidi Bernoussi.

Il s’agit de trois usines de fabrication de chaussures destinées à l’export (Pretty Shoes, Cochazur, Shoes Diffusion) et appartenant à la famille Mahlou. Selon Le360, sur un total d’environ 1 000 employés, plus de 150 cas testés positifs ont été enregistrés pour des prélèvements opérés sur la moitié de l’effectif.

Ce nouveau foyer de contamination vient anéantir les efforts du gouvernement qui "multiplie les actions pour inciter les entreprises à reprendre leurs activités le plus tôt possible". Lors de son passage, il y a quelques jours, devant la commission des finances à la Chambre des représentants, le ministre de l’Industrie et du commerce, Moulay Hafid Elalamy, a laissé entendre que "le contrôle mené par une commission mixte, composée de membres du ministère de la Santé, de l’Intérieur, du Travail et de l’Industrie, a été renforcé pour veiller au respect des nouvelles normes préventives exigées par les autorités sanitaires".

Cette commission a-t-elle été dans les usines de chaussures de Sidi Bernoussi ? Visiblement, non. Parce que selon Le360, "ces trois unités industrielles tournent à plein régime, avec trois shifts 24 h/24, en violation des règles de distanciation exigées". Plus grave encore, la même source signale "qu’après avoir distribué des masques de protection pendant les premiers jours, il a été demandé aux salariés de se débrouiller pour s’en procurer eux-mêmes". Résultat, un grand nombre d’entre eux travaillait sans bavette.

Ce nouveau foyer de contamination peut remettre en cause tous les scénarios du déconfinement et porter un sérieux coup à l’effort collectif visant à freiner la propagation du virus. Il jette également de sérieux doutes sur "la capacité du gouvernement à garantir un retour à la normale, sans trop de dégâts, surtout humains".