Deux ans de prison ferme pour un couple de Youtubeurs marocains
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Dounia et Adnane Filali (Photo : Libération)
La France a refusé l’asile à Dounia et Adnane Filali, deux youtubeurs marocains qui affirment être persécutés par les autorités marocaines, au motif qu’ils disposent déjà de « passeports de réfugiés de l’ONU et sont reconnus depuis longtemps comme politiquement persécutés ».
Le couple a obtenu en 2021 le statut de réfugié politique auprès du Haut-commissariat des Nations Unies en Chine. Ils sont ensuite arrivés en France « après l’attaque de leur domicile par un agent marocain », explique leur avocat, Olfa Ouled, lors d’une conférence de presse animée le 29 mai à Paris. La décision de refus d’asile par la France aurait été prise le 4 novembre 2021, après la réception par Paris d’un rapport de la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information (DGSSI) relevant du ministère marocain de la Défense nationale, fait savoir El Español.
Après deux ans en situation irrégulière en France, les deux youtubeurs ont entamé vendredi une grève de la faim. « Nous ne nous arrêterons pas tant que nous ne serons pas en sécurité et que nos droits en tant que réfugiés ne seront pas respectés », ont-ils indiqué dans un communiqué. Le couple demande de l’aide aux organismes compétents et États démocratiques « pour se réinstaller dans un pays sûr, qui respecte [leurs] droits en tant que réfugiés politiques, [leur] dignité en tant que personne et [leur] liberté d’expression ».
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Cette décision des institutions françaises est « discriminatoire » et viole l’article R-531-7 régissant le droit d’asile, assure dans un communiqué daté du 18 avril, l’Association de défense des droits de l’homme au Maroc (ASDHOM), basée à Paris. Son président, Said Soughty, présent à la conférence de presse de vendredi, a appelé les autorités françaises à agir « en toute indépendance » et à assurer « la protection de leur intégrité physique et morale dans le respect des conventions internationales protégeant le droit à la vie et le droit d’asile ».
Adnane et Dounia désignent les autorités françaises comme « complices » des autorités marocaines. « Au lieu d’appliquer la loi et le droit international, la France préfère préserver ses relations bilatérales avec le Maroc de la manière la plus indigne qui soit », affirment-ils. « Nous n’avons pas le droit d’avoir un avocat, les plaintes sont rejetées au bout de 24 heures, nous n’avons pas les conditions matérielles d’hébergement… et nous n’avons pas le droit de travailler », dénonce Dounia, soulignant que la grève de la faim est « la dernière alternative » pour lutter contre « l’oppression insupportable » des autorités françaises.
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