C’est une idée "ridicule", a déclaré l’ancien ministre de l’Education, Luc Ferry. Une "lâcheté et une faute", a ajouté le député de LR Aurélien Pradié", ou pire encore, une "honte", a dénoncé Steeve Briois, le vice-président du Rassemblement national. C’est le bal des positions.
Nicolas Dupont-Aignan, président du parti Debout la France, n’y a vu qu’une tentative d’"arabisation de la France". En 2018, l’ouverture du ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer à l’apprentissage de cette langue, a essuyé le coup de gueule du président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui prête ainsi au gouvernement l’intention de "Rendre obligatoire l’arabe dès le primaire ", alors que nulle ombre d’obligation n’apparaît dans les propos de Jean-Michel Blanquer.
"Politiquement, la question de l’enseignement de l’arabe est très difficile à porter" a indiqué Françoise Lorcerie, sociologue à l’Institut de recherches sur le monde arabe et musulman de l’université Aix-Marseille.
Même si l’arabe est une filière d’excellence à l’Université, dans le secondaire, à la rentrée 2019, seulement 14 900 collégiens et lycéens ont suivi des cours d’arabe, sur un total de plus de 5,6 millions d’élèves, soit 0,3% des élèves, a affirmé le ministère de l’Education nationale. Dans le premier degré, l’enseignement de l’arabe est encore plus marginal. Seulement 0,1% des élèves suivent les cours d’arabe contre 96,4% pour l’anglais, fait savoir Franceinfo.
L’arabe est souvent associé à la religion, au passé sanglant de l’époque coloniale et aux mauvais souvenirs de certaines familles issues de l’immigration.
"Il faut arrêter de diaboliser l’arabe, de dévaloriser cette langue et de voir en elle un problème " a conclu Françoise Lorcerie pour un tant soit peu, apaiser le débat autour de l’enseignement de l’arabe à l’école.