"Le Sahara ne peut pas être considéré comme l’Espagne […]. En d’autres termes, ceux qui sont nés sur un territoire pendant la période où il était une colonie espagnole ne sont pas nés en Espagne", a martelé la plus haute juridiction du pays.
Les juges de la première chambre ont ainsi débouté une femme résidant à Ibiza qui réclamait la nationalité espagnole à l’âge de 36 ans. Dans sa requête, cette femme née à Agwanit en 1973 soutient qu’elle est la fille de parents nés au Sahara et de nationalité espagnole. De même, le registre d’état civil d’Ibiza et la direction générale des registres ont rejeté sa demande. Pour les juges, "ceux qui sont nés sur un territoire pendant la période où le Sahara était une colonie espagnole" ne peuvent être éligibles.
Les juges rappellent par ailleurs que la cour suprême "reconnaît" depuis 2007 "l’état d’apatridie aux personnes nées au Sahara occidental avant la décolonisation et dont les circonstances sont similaires à celles du requérant". Pourtant, l’agence EFE rappelait en 2017 que 12 000 à 15 000 personnes nées au Sahara occidental avant 1975 avaient acquis la nationalité espagnole.