Il est venu rencontrer les hôteliers pour définir le plan d’action 2006. Cette rencontre, qui s’est tenue au siège de la wilaya, s’est déroulée en présence notamment de Mohamed Gherrabi, wali de la région, Rédouan Reghay, directeur de l’ONMT-Paris et Driss Faceh, président du CRT de Fès. Si l’on se réfère aux statistiques, la capitale spirituelle a bien renoué avec la reprise. Les chiffres en témoignent. Entre 2003 et fin 2004, il y a eu une augmentation de l’ordre de 20% que ce soit au niveau de la fréquentation ou de l’occupation et la durée moyenne de séjour (DMS). Celle-ci s’est rallongée. C’est dû, en grande partie, à la densification du transport aérien. Aujourd’hui, Fès est desservie par 11 vols réguliers, soit 85.800 sièges remplis à 65%.
· Repositionnement du produit
Résultat : les arrivées ont enregistré depuis le début de cette année une hausse de 17%. Avec près de 200.000 touristes, les nuitées ont été portées à plus de 20% durant cette période. Pour ce qui est du taux d’occupation, il est de 36%, mais reste quand même faible malgré une légère croissance de 10% par rapport à 2004.
La ville a renoué avec la croissance grâce aussi aux maisons d’hôtes. Les touristes y restent plusieurs jours. Le produit Fès est donc en train de se repositionner. La durée moyenne de séjour est passée de 1,6 à 2,7 nuits par visiteur. Fès, qui était une ville de passage, commence à devenir une ville de séjour.
Il faut gagner de nouvelles parts de marché et soutenir l’opération de promotion en collaboration avec les TO français. A cet égard, un groupe d’une quinzaine de TO sera en conclave à Fès le 30 septembre prochain. L’ordre du jour de cette visite comprendra la présentation de propositions concrètes pour encourager les TO à programmer et commercialiser Fès et Meknès. Azzouzi qui s’assigne l’objectif d’attirer quelque 73.000 touristes supplémentaires, dont 30.000 Français, pour l’année 2006, est conscient de l’importance du marché français.
Pour lui, pour combler les déficits, il faut redéfinir la politique commerciale existante et mettre en oeuvre une stratégie incitative. La conception de packages attractifs regroupant transport aérien et hébergement serait d’un grand apport.
Par ailleurs, compte tenu de l’importance des NTI pour l’achat de voyages et la réservation, Azzouzi a annoncé la création d’une banque de données et des sites Web régionaux dès novembre prochain. Ces sites Web répondront à une uniformité d’information et disposeront de données actualisées.
En tout cas, il semble que tout a été fait pour que Fès devienne une ville de séjour avec une DMS de 3, voire 4 nuits. Quand elle y arrivera, ce sera une révolution à l’instar de Marrakech. Les investisseurs mettront le paquet et c’est l’offre qui désormais créera la demande.
Pour Mohamed Gherrabi, wali de la région, le secteur du tourisme est un vecteur de développement prometteur pour la région de Fès et Meknès. Les conseils préfectoral et communal doivent soutenir l’action du CRT afin d’atteindre les objectifs escomptés. De son côté, Driss Faceh, président du CRT, s’est dit confiant des objectifs communs du CRT et de l’Office. Pour lui, Fès est, outre une ville impériale, une ville de congrès, une destination golfique et de tourisme vert. Il faut travailler sur ces axes pour la promouvoir. A ce titre, les agences spécialisées et la presse touristique auront leur mot à dire.
Youness Saad Alami - L’Economiste