Le Maroc a connu une croissance économique assez soutenue depuis 2000, après l’accession au trône du roi Mohammed VI. Le royaume prend des mesures pour attirer les investissements étrangers et devenir une grande puissance régionale.
Il faut partir de ce constat vérifié par deux fois : au lendemain de son élection à la présidence de la République, en mai 1995, Jacques Chirac a réservé au Maroc sa première visite à l’étranger. Même réaction après sa réélection en 2002 lorsqu’il fut porté de nouveau à la tête de l’Etat dans un raz-de-marée patriotique face à Jean-Marie Le Pen. Il se rendit au Maroc, considéré comme l’étape nécessaire pour réaffirmer les constances diplomatiques de la France.
Ces déplacements exceptionnels et programmés témoignent, en effet, d’un attachement du chef de l’Etat français à une tradition historique qui va au-delà de la simple diplomatie. Jacques Chirac nourrit à l’égard du Maroc une relation culte, quasi passionnelle.
C’est peu dire, en effet, qu’en dehors de la France, le Maroc constitue pour lui une autre patrie où il a pris l’habitude de se rendre régulièrement chaque année, accompagné de son épouse, Mme Bernadette Chirac.
Jacques Chirac entretient des relations d’amitié et d’affection à l’égard de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
De la même manière, il était lié à feu S.M. Hassan II par une amitié profonde et exceptionnelle dont les images de la célébration de la Fête du 14 Juillet 1999, neuf jours avant le décès du Souverain qui y participait, montrait la forme et l’exemple.
La politique marocaine de la France porte en effet une estampille, celle de la fidélité et de la constance. D’autant plus qu’elle s’inscrit dans une tradition plus que séculaire parce qu’elle plonge ses racines dans le moment de l’histoire.
Avec Jacques Chirac, elle a pris une dimension qui dépasse le cadre formel pour épouser - à la grande barbe d’un certain courant de la gauche française - des contours intimistes.
Non content d’élever l’amitié franco-marocaine à son point culminant, Jacques Chirac en a fait jusque une “affaire de famille”.
Tant est si bien que les observateurs parlent facilement de relations privilégiées, de partenariat stratégique entre le Maroc et la France. En dehors de la dimension officielle et protocolaire, l’intérêt du Président français pour le Maroc à un plan personnel ne s’est jamais démenti parce que, porté lui-même sur les civilisations étrangères, il voue aux richesses marocaines une véritable admiration.
Quand il était encore maire de Paris, à chaque fois qu’il s’était rendu à titre privé en voyage dans le Sud marocain, à Taroudant qu’il affectionne, ou à Agadir, il se mélangeait au peuple, s’enquèrant des us et coutumes, prenant connaissance des cultures régionales et locales, appréciant les richesses culinaires, les créations artistiques, interrogeant les uns et les autres avec la même curiosité que s’il se trouvait dans un salon d’agriculture à Paris ou dans la Corrèze... Ce n’est pas sacrifier au cliché que de dire que Jacques Chirac est populaire au Maroc de la même ferveur qu’en France.
Lors des deux dernières élections présidentielles, le Maroc a suivi, les yeux rivés à l’écran, le déroulement des campagnes électorales françaises et les joutes oratoires qui l’ont opposé à ses adversaires, comme il s’agissait d’un enjeu national marocain. Il s’agit ici d’une projection dans le destin de Jacques Chirac chez le peuple marocain que l’empathie de ce dernier à son égard ne peut à elle seule expliquer.
Le Président de la République française, c’est connu, inspire une grande admiration chez les Arabes, de par son tempérament et ses prises de position. Parce qu’inscrite dans une vision gaullienne, la diplomatie française reste attentive à l’émergence du monde arabe et d’un Maghreb où la France entend jouer le rôle historique qui lui échoit et lui sied. Un rôle de premier plan où, naturellement, le partenariat franco-marocain, comme ne cessent de l’invoquer les responsables français, constitue le point d’appui, voire l’axe central.
On a pris l’habitude d’affirmer que la France est le premier partenaire économique et financier du Maroc.
En effet, jaugée à l’aune des courbes, la coopération entre les deux pays est exemplaire et va sans cesse croissant. Investissements, commerce, coopération technique et culturelle, tous les secteurs d’activité sont concernés et connaissent un développement chaque jour renforcé.
La commission mixte, qui est le moteur des échanges entre les deux pays, n’en finit pas d’innover et d’élargir le champs de la coopération maroco-française et le volume des investissements français au Maroc est le plus important par rapport aux autres pays. La communauté marocaine installée en France, véritable lien organique entre les deux pays, est aujourd’hui un acteur essentiel et incontournable dans le mouvement de mélange ethnico-culturel où Jacques Chirac entrevoit une sorte d’interprétation heureuse.
Plus que par le passé sans doute, la France et le Maroc sont deux Etats et deux peuples complémentaires. Jacques Chirac exprime son admiration pour Sa Majesté le Roi Mohammed VI en des termes qui rappellent à la fois l’affection et la profonde sincérité.
Au lendemain du décès de S.M. Hassan II en juillet 1999, il s’est rendu au Maroc pour représenter la France aux funérailles internationales certes, mais aussi à titre personnel pour exprimer son chagrin et celui de sa famille à S.M. le Roi Mohammed VI et à la famille Royale auxquels il se sent manifestement lié. Il n’a eu de cesse depuis de rendre hommage à l’action de S.M. Mohammed VI et aux initiatives de modernisation du Maroc qu’il initie depuis 1999.
Hassan Alaoui - Le Matin
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