Faisant référence à l’accord de pêche qui expire ce lundi 17 juillet, le Front Polisario a déclaré dimanche qu’il rejettera tout accord entre l’Union européenne et le Maroc qui affecte « le sol, la mer territoriale ou l’espace aérien » du Sahara...
Le Néerlandais Van Walsum, 71 ans, a été nommé envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara. Sa mission : « consulter les parties et les Etats de la région afin de sortir de l’impasse actuelle et trouver une solution politique à la question du Sahara ».
Comme ses prédécesseurs, le diplomate onusien fera la traditionnelle tournée dans les pays de la région. Il doit repartir à zéro pour trois raisons. D’abord, le Plan Baker dans sa version référendaire est catégoriquement rejeté par le Maroc. Ensuite, l’Algérie refuse toute discussion directe avec Rabat. N’en déplaise à la France et à l’Espagne qui avaient essayé et essaient toujours de faire jouer le principe de « la diplomatie active ». Enfin, et c’est ce qui est déplorable, les tensions et les surenchères qui se sont accentuées depuis la démission de James Baker, ont mené la région vers une sérieuse escalade (événements de Laâyoune).
Malgré sa tournée dans la région en 2004, l’ex-représentant spécial Alvaro de Soto n’a pas vraiment marqué le dossier. Mais il faut reconnaître qu’il était le premier représentant onusien à avoir parlé de la nécessité « d’un accord politique ». Déclaration sur laquelle la partie marocaine avait nourri beaucoup d’espoirs. Van Walsum est appelé à aller au-devant des choses, proposer et pourquoi pas, innover. Le contexte semble propice avec les informations qui circulent à propos d’une probable révision de la copie marocaine. L’option du dialogue direct écartée en raison du refus algérien, le représentant onusien devra amener les parties vers une plate-forme commune. Tout prête à croire qu’on s’achemine vers cette fameuse « cinquième voie », dont on parle depuis le blocage du Plan Baker.
Mais la tâche est loin d’être facile. Car ce que le Maroc demande, c’est bien l’élimination du référendum dans le plan d’autonomie proposé par Baker. « Le Royaume réitère sa disposition à coopérer pleinement avec les Nations unies en vue d’évaluer la situation et de sortir cette question de l’impasse politique actuelle, dans le plein respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté des pays de la région du Maghreb », a affirmé l’ambassadeur du Maroc à l’ONU Mohamed Bennouna, juste après la nomination de Van Walsum.
L’Algérie et le Polisario, eux, s’attachent au référendum car il renvoie à l’autodétermination, le terme juridique idéal qui facilite la partition du territoire.
Vaste chantier pour une ONU qui, déjà tracassée par sa propre réforme, n’a ni l’argent, ni le moral pour continuer sa mission de maintien de la paix. Elle baisse les bras de temps à autre mais s’accroche cependant pour éviter à la région les conséquences d’un échec redoutable.
Le dossier a traîné sur les bureaux de 4 secrétaires généraux : Kurt Waldheim (1972-1981), Javier Perez de Cuellar (1982-1991), Boutros Boutros-Ghali (1992-1996), et actuellement Kofi Annan.
La priorité du diplomate néerlandais sera de pallier « ce manque d’initiatives », qui a été expressément critiqué par le ministre des Affaires étrangères espagnol Angel Moratinos. Par manque d’initiatives sérieuses et constructives, les tensions se sont exacerbées. Des gestes de bonne volonté ont été mal interprétés et jugés de mauvaise foi (l’exemple du visa avec l’Algérie). Le résultat a été quand même déplorable. Evénements de Laâyoune, volte-face de certains pays africains concernant la question nationale, échec du sommet de l’UMA...La première tâche de Van Walsum sera peut-être de faire revenir les parties à de meilleurs sentiments.
Nadia Lamlili - L’Economiste
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