Les parures : une tradition ancestrale magnifiant la beauté

28 avril 2004 - 23h38 - Culture - Ecrit par :

De tous temps, les parures ont eu une dimension culturelle certaine par delà leur rôle d’apparat pour ceux ou celles qui les portent. Les bijoux de parure, qui donnent leur éclat aux grandes cérémonies, le faste des tenues d’apparat ont, eux aussi, suivi l’évolution des sociétés, et de la mode à la faveur des influences réciproques entre civilisations.

Selon la nature des festivités (couronnement, mariage, baptême, anniversaire, et autres..), ils ont au fil du temps pris un sens et décliné un certain langage évocateur de serments, d’engagements et de promesses solennelles.

L’ histoire du Maroc, en tant que carrefour d’interaction culturelle, en a fait un acteur essentiel dans certains faits majeurs liés à des produits vitaux tels l’or, la soie ou les épices.

De par cette donne, les objets de décor et les parures ont pris d’autres significations en s’enrichissant de symboles et de signes. L’écrivain marocain Ahmed Sefrioui, en présentant l’ouvrage sur les parures en or du Maroc de Abderrahmane Slaoui, a su faire revivre l’historique et la symbolique des bijoux.

Selon lui, il n’est pas un seul conte des mille et une nuit sans une description où dans les bassins d’or, les pierres les plus rares jettent des feux tel un cratère de volcan. Emeraude, rubis, saphirs, turquoises, grenats, topazes, perles fines représentent pour les amoureux du beau, une aura certaine au service de l’éternel féminin. Et le diamant, en reste la pierre la plus prestigieuse, de par sa pureté et sa perfection.

Les joailliers marocains font un habile usage de l’émeraude qu’ils considèrent comme la pierre de la clairvoyance. Mais quel qu’il soit, le bijou garde une sacralité particulière et un lien entre celui qui le porte et celui qui l’offre.

Au Maroc, la parure de la mariée, lors de sa présentation cérémoniale, se compose d’une telle qualité de bijoux, que l’on fait appel aux dons des marieuses (Neggafates) et à la richesse de leurs accessoires.

Cette corporation de femmes est aujourd’hui incontournable dans tous les milieux. Elles ont acquis le statut de gardienne de la tradition et de dépositaires des rites lors de l’union sacrée. Les parures de tête, diadèmes ou taj, insufflent aux mariées l’hiératisme nécessaire au rituel de la berza (présentation).

Khayt Erouh, parure frontale est un symbole de longévité. Les colliers pectoraux (Khnag) les fibules (Khallat) et les boucles d’oreilles (Fnarat ou halaqat) rivalisent de magnificence et mettent en valeur l’ingéniosité des artisans joailliers dont l’inspiration et l’influence sont variées allant de l’imprégnation carthaginoise à l’andalouse, en passant par les apports africains et hispano-américains.

D’autres éléments s’ajoutent au cérémonial de la mariée tels que les bracelets ou Demlig, les bagues ou Khatem, les chevillères (dans certaines régions du royaume) appelées khalkhal.

On peut citer des atours très anciens, mais qui sont en voie de réhabilitation comme le retrousse-manches des tenues d’apparat (takhmal) composé de plusieurs élements, la tabatière ou gouza en forme d’amande et émaillée de couleurs vertes et rouges, ainsi que l’étui à fard ou Mkouhla qui complètent la panoplie d’accessoires.

Fadela BOUISSANGARN

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