Lille : Festival du Maroc jusqu’au 26 octobre

19 octobre 2002 - 10h13 - Culture - Ecrit par :

Le festival du Maroc inauguré hier en présence du ministre marocain de l’Economie et du maire de Lille

Mustafa, peintre sur bois, est l’un des seuls artisans marocains présents au festival à ne pas avoir hérité d’un savoir-faire familial. « Au Maroc, un artisanat moderne émerge progressivement ». Un artisanat qui, pour Mustafa, assume les traditions séculaires en les combinant à des procédés, des techniques et des outils dernier cri, parmi lesquels la création assistée par ordinateur. Un savoir technique de plus en plus dispensé, au Maroc, dans des écoles d’artisanat.

Mustafa s’est formé durant 7 ans dans l’une d’elles, avant de pratiquer son métier de peintre sur bois depuis maintenant dix ans. Miroirs, cadres, mobilier en tout genre, le petit pinceau que Mustafa, dans la plus pure tradition, a confectionné lui-même à partir de poils de queue d’âne, crée infatigablement motifs, ornements, arabesques et formes géométriques dans un heureux enchevêtrement de traditions orientales et andalouses. « A côté du maniement des outils, on apprend à l’école la lecture, la calligraphie... L’artisanat, ce n’est pas seulement produire, c’est aussi la valorisation d’un patrimoine au sens large ». Un patrimoine que ce festival, présent place du Théâtre jusqu’au 26 octobre, souhaite donner à découvrir aux Lillois et à toute la région. « Toute une civilisation est présente sur cette place », a déclaré Martine Aubry, maire de Lille, au cours de l’inauguration du festival, hier, en compagnie du ministre de l’Economie du Maroc, Ahmad Lahlimi Alami.

Sous la tente

Le maire de Lille est familiarisée de longue date avec la culture de ce pays. Le thé et des pâtisseries sous la tente principale, aménagée en salon pour les visiteurs, sont l’occasion d’un échange très officiel. « Les relations commerciales et industrielles entre le Maroc et le Nord de la France sont importantes, et doivent être développées », a souligné M. Alimi. Selon les chiffres du ministère français de l’Economie, le Maroc est notre 12e fournisseur régional et notre 5e acheteur, principalement dans le domaine du textile. Par ailleurs, porteur d’un message auprès de la communauté marocaine lilloise (25 000 habitants originaires du Maroc vivent à Lille) et régionale (120 000 ressortissants marocains), M. Alami souhaite qu’elle soit exemplaire sur deux points : « Le respect des valeurs démocratiques et le refus de toute immixtion dans les affaires internes du pays d’accueil ». Une position dans la droite ligne de la politique du précédent roi Hassan II, qui implique, selon les termes du ministre, une forme de « réticence » à l’égard de l’actuel débat en France sur le droit de vote aux populations immigrées. « Mais cela, bien sûr, ne regarde que les autorités françaises ». Toute la journée, les musiciens et danseurs traditionnels ont continué à rythmer ce plongeon lillois dans le vaste univers marocain. Au son des timbales, Kharbibi fabrique des dizaines de pièces d’échecs, à l’aide d’une technique de tournure sur bois où pieds et mains sont mis à contribution. Saidi, le damasquineur, martèle des fils d’argent sur un vase digne des plus beaux intérieurs de Marrakech. Et Khamissa n’attend que vos mains pour y peindre des motifs de fête (ça tient même plusieurs jours !). Au Maroc, les jeunes filles en raffolent pour leur mariage. Les jeunes de la région ont donc jusqu’au 26 octobre pour s’y essayer... Tout simplement ravissant !

La Voix du Nord

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Festival - Lille - Ahmed Lahlimi Alami

Ces articles devraient vous intéresser :

Riyad : Les disputes entre chanteurs marocains gâchent la soirée

Petite guéguerre entre artistes marocains lors du Festival de Riyad, le plus grand festival de musique du Moyen-Orient. Alors que certains n’ont pas apprécié l’ordre de passage sur scène établi par les organisateurs, d’autres ont passé plus de temps...

Des artistes marocains crient à l’injustice

L’artiste Chaimae Abdelaziz a dénoncé la politique d’exclusion des festivals et soirées culturelles dont elle se dit victime, appelant le ministre de la Culture, Mehdi Bensaid, à mettre fin à cette discrimination subie par de nombreux artistes.

Le festival Mawazine met Angham et Ahlam dans l’embarras

Un incident a marqué l’ouverture du festival Mawazine à Rabat. La chanteuse égyptienne Angham a été victime d’une confusion de noms lors d’une interview avec une journaliste, qui l’a appelée par le nom de la chanteuse émiratie Ahlam.

Du rififi chez les chanteurs marocains

Dans une story sur son compte Instagram, l’artiste Hajar Adnane a affirmé ne pas être à l’origine de l’information selon laquelle certains artistes, dont Saida Charaf, « paieraient des intermédiaires pour pouvoir participer » à des festivals.

Douzi : un adieu à la scène musicale ?

À 39 ans, le chanteur marocain Abdelhafid Douzi pourrait rapidement tirer un trait sur sa carrière musicale. Il a par ailleurs annoncé qu’il se retirait du jury de l’émission « Star Light », dédiée à la découverte de talents musicaux.

Des artistes marocains dénoncent

De nombreux artistes marocains dénoncent l’avidité des organisateurs de festivals à s’accaparer du cachet du chanteur en échange de l’inscription de son nom à l’un des évènements d’été. Ils appellent le ministère de la Culture à intervenir.

Cible de critiques, Saïda Charaf répond

Critiquée par certains de ses pairs pour sa participation régulière à la plupart des événements artistiques et festivals d’été, la chanteuse Saïda Charaf a déclaré qu’elle jouit de sa notoriété et du fruit de ses efforts.

Maroc : coup de gueule des chanteurs

Bon nombre de chanteurs marocains ont exprimé leur colère contre l’exclusion et la marginalisation dont ils se disent victimes. Concerts et festivals sont organisés cet été sans qu’ils soient invités.