Maroc : Les agences matrimoniales fleurissent

10 mai 2007 - 01h15 - Maroc - Ecrit par : L.A

De nombreuses personnes commencent à s’adresser à des agences matrimoniales pour leur union. Le métier de marieuse est bien révolu remplacé par des franchises et des sites de rencontres.

Assise devant une tasse de café à moitié entamée, Maria ne cesse de lorgner la porte d’entrée. Dévisageant chaque nouvel arrivé, elle craint d’être surprise par quelques connaissances. C’est bien la première fois où elle s’attable toute seule. A force de surveiller les allers-retours, elle oublie l’essentiel. Quand soudain, un sourire illumine son visage. Elle est soulagée. L’attente fut longue et éprouvante. Elle se lève et accueille celui qui se faisait désirer. « Je suis un peu en retard », lance-t-il sans prendre la peine de s’excuser. Elle, ravie d’être enfin en tête à tête avec son futur époux, le rassure. « Je viens d’arriver aussi », ment-elle.
La jeune femme, la trentaine bien passée, s’acquiert de la santé et des nouvelles du prétendant. Lui, la quarantaine, paraît plutôt sûr de lui et un tantinet imbu de sa personne. Il parle de ses projets, de ses connaissances, de son travail… mais sans pour autant se dévoiler.

C’est leur deuxième rencontre. La première s’est froidement passée ; Maria ne lâcha pourtant pas prise. Il fallait donner une autre chance à cet homme qu’elle veut épouser. L’amour n’étant pas au rendez-vous, ils tenteront de trouver un moyen pour consolider cette union. Maria et Hamid se sont connus par le biais d’une agence matrimoniale.

Ayant soufflé sa trentième bougie, Maria ne pensa plus qu’au mariage. Ses parents n’admettaient plus son célibat justifié auparavant par sa carrière. Elle n’a plus de raisons. Elle a un bon poste, a fait de bonnes études et a pu acquérir un appartement qu’elle a meublé et fini de payer. Son horloge féminine sonne son arrêt. Son unique projet est d’avoir un enfant. L’union libre n’étant pas admise dans notre société, il faut trouver un procréateur légal. Maria a connu bien des amours.
Les uns sincères et les autres des flirts dictés par sa crainte de rester seule. Ses projets ayant été réalisés, Maria découvre que toutes ces unions sont passagères et à la moindre évocation du mot mariage, celui qui lui chantait amour et fidélité, s’évanouissait dans les paysages ne laissant derrière lui que des souvenirs.

Réunissant son courage, elle a rayé de sa liste tous ceux qui l’approchaient pour des liaisons sans lendemain. Elle était claire et nette : « Je ne veux plus de petits amis mais un mari », se répète-t-elle pour enrayer la moindre tentation.

Ses recherches ont commencé. Elle a étudié les possibilités à commencer par son entourage amical, professionnel, familial, puis s’est épanchée sur les inscrits sur sa liste de sites de rencontres où elle s’est inscrite depuis un an déjà. Mais en vain. Maria n’a pas de prétendants. Personne n’est venu la demander en mariage depuis ses seize ans. Le jour où un de ses cousins, son aîné d’une vingtaine d’année s’est entiché d’elle. A l’époque, elle s’est mise dans toutes ses colères. Ses parents ont refusé cette union sous prétexte qu’elle était trop jeune pour être responsable d’une famille.

Ce bonhomme qui ne cesse de jouer avec son portable est son ultime chance. Elle l’a rencontré par le biais d’une agence matrimoniale où elle a fini par adhérer. Depuis trois mois déjà, elle ne cesse de consulter son mail. Son espoir est de voir une bonne proposition. L’agent qui s’est occupé de son inscription paraissait enthousiaste.

« Vous n’êtes pas la seule à choisir ce mode. Aujourd’hui, des centaines de femmes viennent nous voir et des hommes aussi ! », s’est-il exclamé.
Maria a payé les frais. 5000 dh pour trouver le mari idéal ! Une option qui ne s’avère pas de tout repos. Alors qu’elle pensait à la belle idylle, la voilà jaugeant cet inconnu. Ses gestes lui paraissent trop arrogants, mais elle est décidée à aller jusqu’au bout.
Personne n’est au courant de sa démarche qu’elle tait par honte. Elle a imaginé tout un scénario au cas où cette alliance est conclue.
D’ailleurs, elle doit lui en souffler un mot. Pour tout le monde, ce mariage doit être le fruit d’un coup de foudre et en aucun cas, ils ne doivent savoir qu’un jour elle figurait sur une liste d’attente d’une agence matrimoniale.

Libération - Nadia Ziane

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