Maroc : très très chère huile d’olive

24 août 2023 - 23h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

En hausse depuis plusieurs mois, le prix du litre de l’huile d’olive devrait atteindre 100 dirhams cette saison. En cause, la sécheresse qui sévit dans le royaume et affecte les principales régions productrices d’olives.

De nombreux agriculteurs ont exprimé des inquiétudes quant à la production d’olives, qui nécessite une quantité importante d’eau, en cette période de sécheresse sévère. Ils redoutent une augmentation des prix de l’huile d’olive du fait de cette situation. L’année dernière, le litre d’huile d’olive avait coûté entre 75 et 80 dirhams et pourrait atteindre au moins 100 dirhams cette saison en raison des conditions météorologiques défavorables pour la production et des difficultés liées à la récolte, au transport, etc.

« De nombreux propriétaires d’exploitations agricoles dans la région sont pessimistes quant à la productivité de cette année. Une partie des agriculteurs espère encore pour les deux mois qui restent pour la saison, de nouvelles précipitations. Mais de toutes façons, la production dans son ensemble ne sera pas abondante », a déclaré à Hespress Ahmed Moufid, un agriculteur de la banlieue de Taza, soulignant que si « les prix actuels à Taza, lieu de production, oscillent entre 75 et 80 dirhams », ils atteignent déjà « 90 dirhams dans des villes comme Rabat, Casablanca et Tanger » et pourraient « dépasser les 100 dirhams si la situation perdure ».

À lire : Huile d’olive au Maroc : prix élevés et fraude en vue

La situation est préoccupante, confirme Abdelaziz Tidili, négociant en huile d’olive d’El-Atawiya, à la périphérie de Kalaat Sraghna, précisant que « le prix des olives a récemment atteint des niveaux records, le kilo atteignant 12 dirhams dans l’arbre avant même d’être cueilli ». La sécheresse a affecté cette année la production et « il y aura à nouveau un écart entre l’offre et la demande », alerte-t-il, ajoutant que cette situation pourrait faire de l’huile d’olive « un produit destiné aux classes moyennes ou riches » et favoriser l’arrivée des « huiles frelatées » sur le marché.

Pour rappel, Mohammed Sadiki, le ministre en charge de l’Agriculture avait rencontré en septembre les responsables de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l’olive (INTERPROLIVE) en vue de réfléchir sur la poursuite du développement de la filière dans le cadre de la stratégie de génération verte. Le Maroc vise 3,5 millions de tonnes de production annuelle d’olives à l’horizon 2030. Environ deux millions de tonnes ont été produites dans le royaume pour la saison 2021-2022.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Agriculture - Prix - Huile d’olive

Aller plus loin

Crise de l’huile d’olive au Maroc : comment faire baisser les prix ?

Le gouvernement marocain a pris des mesures préventives pour limiter l’exportation de l’huile d’olive, ce qui devrait contribuer à freiner la hausse des prix de ce produit très...

Maroc : l’huile d’olive devient un luxe

Au Maroc, le prix de l’huile d’olive augmente fortement. En cause, la sécheresse et les vagues de grande chaleur qui ont touché la production de ce petit fruit indispensable aux...

Maroc : augmentation de la production nationale d’olives malgré la sécheresse

Une forte hausse de la production d’olives a été enregistrée au Maroc durant la campagne agricole 2021-2022. Elle est estimée à près de 2 millions de tonnes, soit une...

Trop chère, les Marocains diminuent leur consommation d’huile d’olive

Le marché de l’huile d’olive subit de plein fouet les conséquences de la sécheresse qui sévit au Maroc et la hausse des prix à l’international. La baisse de la production...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les exportations de pastèques en chute libre

Les exportations marocaines de pastèques ont connu une baisse record au cours des dix premiers mois de 2024, atteignant seulement 113 500 tonnes, soit le niveau le plus bas depuis 2017. La sécheresse persistante et les restrictions de culture dans...

Maroc : des stations de dessalement pour sauver l’agriculture

Le ministère marocain de l’Agriculture a adopté le dessalement de l’eau de mer à des fins d’irrigation. Dans cette dynamique, le département de Mohamed Saddiki a prévu la construction de nouvelles stations de dessalement dans certaines zones agricoles.

Annulation de l’Aïd Al-Adha au Maroc : coup dur pour les « chennaqas »

L’annulation par le roi Mohammed VI du rituel du sacrifice de l’Aïd Al-Adha ne fait pas que des heureux. Les « chennaqas » (intermédiaires et spéculateurs des secteurs de l’agriculture et de la pêche) se trouvent en difficulté.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Tomates : le Maroc dans le top 3 mondial

Le Maroc consolide sa position de troisième exportateur mondial de tomates. Grâce à son rapport qualité-prix avantageux, le royaume tente de dominer le marché européen.

Maroc : les agriculteurs rattrapés par l’impôt

Au Maroc, les petits agriculteurs exploitants agricoles exonérés d’impôts réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 5 millions de dirhams, doivent désormais remplir une déclaration de revenus, a récemment rappelé la Direction générale des impôts (DGI).

Alerte au miel « aphrodisiaque » en vente au Maroc

Du « miel aphrodisiaque » ou du « miel de virilité » inonde le marché marocain et inquiète le Syndicat des professionnels de l’apiculture au Maroc.

Maroc : record d’exportations d’avocat, mais à quel prix ?

Les agriculteurs marocains continuent de produire de l’avocat destiné à l’exportation, malgré le stress hydrique que connaît le royaume. Le volume des exportations de ce produit a déjà atteint 30 000 tonnes.

Maroc : les prix des fruits et légumes atteignent des sommets

Au Maroc, les prix des fruits et légumes continuent d’augmenter et de peser sur le budget mensuel des Marocains en raison notamment des exportations.

Pastèques : le Maroc écrase la concurrence en Europe

Malgré les événements climatiques récurrents, le secteur de la pastèque au Maroc connaît une nette amélioration en termes de qualité et de volume cette saison au point d’écraser la concurrence européenne.