Maroc : Le piratage de DVD est en pleine expansion

27 décembre 2006 - 15h23 - Economie - Ecrit par : L.A

Les Marocains regardent beaucoup de films mais fréquentent de moins en moins les salles obscures.

Merryl Streep dans Le Diable s’habille en Prada ? Le dernier Luc Besson ? « Dites-moi quel DVD vous voulez. Je peux tout vous obtenir y compris les films qui viennent de sortir en salle à Paris, assure dans un sourire Ahmed, vendeur dans une échoppe près du Palais des congrès de Marrakech.

Commandez-les moi. Je vous les livre en 24 heures. » Comme des milliers de petits revendeurs marocains, Ahmed a un stock impressionnant de DVD mais aussi de CD de musique et de logiciels dans son arrière-boutique.

Au Maroc, le piratage est un sport national. Cela se voit à chaque coin de rue. « Copiés dès leur sortie au Canada, car les films y sont projetés en version française et expédiés grâce à Internet vers les petits ateliers de pressage de DVD marocains, les films sont vendus 10 dirhams (1 euro) », se plaint Abdelkader Benkiran, président des distributeurs marocains et représentant de Warner. « De Casino Royale, le dernier James Bond, au dessin animé Happy Feet, on a tout vu. Ici, c’est à qui verra le ¬dernier film en premier. Si le ¬vendeur ne l’a pas, on lui commande. Il nous livre en 24 heures. Il nous reprend même les DVD qu’on a vus pour 2 dirhams », ¬confie Caroline, expatriée française à Marrakech.

600 000 films vendus par semaine

À ce prix-là, les Marocains, y compris ceux des bidonvilles, sont devenus des passionnés. Mais ils ne vont plus au cinéma : la fréquentation a chuté de 48 à 4 millions d’entrées entre 1992 et 2006, entraînant la fermeture de 110 des 250 salles marocaines. « Dans les souks, il se vend en moyenne 600 000 DVD par semaine », constate Jean-Pierre Lemoine, fondateur de l’UGC Cité Ciné à Paris qui a pris le risque d’ouvrir deux Mégarama, les premiers multiplexes du continent africain, à Casablanca et à Marrakech.

Après son entrée dans l’Organisation mondiale du commerce, le Maroc a promulgué, cet été, une loi autorisant la poursuite des trafiquants. Les descentes de police se multiplient. Mais, rien n’est simple. Car remonter la filière des bandes organisées, c’est s’attaquer à l’une des sources de revenus des intégristes.

Le Figaro - L. L.

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