Karim Sader, politologue spécialiste des pays du Golfe estime que le Maroc, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan qui ont normalisé leurs relations avec Israël sont des « otages du conflit israélo-palestinien ». Depuis le 7 mai, l’escalade de la violence s’est encore accrue entre l’État hébreu et la Palestine.
Le Maroc, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan engagés dans la normalisation de leurs relations avec Israël sont dans l’embarras. « En traversant depuis quelques jours une période de tensions et d’escalade, le dossier israélo-palestinien, passé au second plan des priorités diplomatiques des pays du Golfe depuis plusieurs années, est redevenu un élément embarrassant pour ceux qui sont engagés dans ce processus, a expliqué à France 24 Karim Sader, politologue et consultant spécialiste des pays du Golfe.
« Et dès lors qu’un lieu saint de l’islam est au cœur des tensions, ces pays sont forcés à réagir mais dans des termes qui, en raison de leur démarche diplomatique, n’ont pas la même rhétorique, ni le même poids que celui des puissances non-arabes, à savoir la Turquie et l’Iran, en pointe pour récupérer la cause palestinienne », a-t-il ajouté, avant de revenir sur les manifestations qui avaient été organisées au Maroc pour protester contre la normalisation des relations diplomatiques entre le royaume et Israël.
Selon Karim Sader, ces manifestations de qui se sont déroulées « non pas dans la rue en raison du verrouillage de l’espace politique mais sur les réseaux sociaux », visent à rappeler aux dirigeants arabes concernés « que la question du sort et des droits des Palestiniens n’est toujours pas réglée et que leurs opinions y sont toujours sensibles ». « Cette mobilisation et cette colère sont aussi la preuve de la fragilité des processus de rapprochement et par extension qu’il n’y aura vraisemblablement pas d’accord de paix possible tant que le conflit israélo-palestinien perdurera, estime le spécialiste.