« J’ai passé plusieurs semaines à me connecter au moins trois fois par jour sur le site web de BLS Contact (société gestionnaire de la programmation de rendez-vous et de la transmission des dossiers aux différents consulats espagnols du Maroc, NDLR) pour trouver un rendez-vous libre, en vain », confie à SNRTNEWS un sexagénaire habitué à se rendre à Malaga pour voir ses enfants. « Le soir d’un match de football de l’équipe nationale du Maroc, un ami m’a appelé pour me dire que les rendez-vous sont disponibles. Je me suis connecté la minute même, tout était déjà pris ! », se désole-t-il. Il a alors tenté de solliciter les services d’un intermédiaire mais a fini par y renoncer : « L’intermédiaire demande une somme de 800 dirhams par personne. En plus, je suis obligé de lui envoyer des photos de ma carte bancaire pour qu’il puisse l’utiliser au paiement des frais des services de BLS, avant d’obtenir la confirmation du rendez-vous. J’ai finalement laissé tomber ».
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Un internaute a, lui, mené les démarches à l’avance pour optimiser ses chances d’obtenir le rendez-vous puis le visa. « J’ai pu obtenir un rendez-vous en octobre 2021 et un visa de deux ans m’a été accordé en décembre, quelques jours seulement avant la fermeture des frontières à cause de la vague d’Omicron. Je me suis dit, mieux vaut garder son visa de côté que de galérer à l’approche de l’été », se félicite-t-il. Il confirme tout de même la difficulté de prendre un rendez-vous. « Je ne dis pas que la prise de rendez-vous a été facile. Il m’a fallu plusieurs tentatives, et un réveil à 5h du matin pour pouvoir décrocher un rendez-vous premium, qui coûte 300 dirhams de plus que le rendez-vous classique et pour le même service. Il faut par la suite attendre plus d’un mois et demi pour récupérer son passeport. Le délai de traitement est très long ».
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Les Marocains qui se tournent vers la France rencontrent quasiment les mêmes difficultés. Seule différence : il est beaucoup plus facile d’obtenir un rendez-vous auprès de TLS Contact, le service qui s’occupe entre autres de la gestion des dossiers de demande de séjour dans l’Hexagone. L’obtention du visa reste la grosse difficulté. « J’ai une situation beaucoup plus stable, un compte en banque solide, un bon poste dans une entreprise, et pourtant le refus est justifié par mon incapacité à remplir les conditions. J’avais l’habitude d’obtenir des visas alors que j’étais encore fraîchement diplômée », confie une jeune trentenaire, habituée à passer toutes ses vacances en France qui s’est vu refuser le visa en avril 2022.