C’est l’aboutissement d’une enquête qui aura duré trois ans. « On est partis d’un clandestin interpellé en Corse, puis en tirant le fil on est tombés sur une filière au mode opératoire encore jamais mis au jour », raconte à l’AFP une source policière. Les enquêteurs de l’île de beatuté avaient mis sur écoute des têtes du réseau marocaines avant de découvrir leurs manœuvres.
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Des ressortissants marocains faisaient apposer sur leur passeport un vrai visa chinois ou thaïlandais contre 8 000 euros en espèces. Ils embarquaient sur un vol à destination de la Chine ou la Thaïlande, mais faisaient une escale à Francfort, en Allemagne, où ils déposaient une demande d’asile. En tout, 195 clandestins ont transité du Maroc vers Francfort en l’espace de dix-huit mois. Une fois sortis du centre de rétention allemand, ils regagnaient la France, l’Italie ou l’Espagne avec des complices du réseau.
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En France, « certains obtenaient, grâce à des contacts en préfecture de Seine-et-Marne, de vrais titres de séjour, contre 8 000 euros », est-il précisé. Cette enquête sur commission rogatoire d’un juge d’instruction d’Ajaccio s’est soldée par le placement en garde à vue de 11 personnes. Parmi elles, huit personnes — quatre hommes et quatre femmes — dont quatre Français mis en examen, fait savoir la même source.