Dans son rapport annuel, le parquet explique que la route de l’Atlantique a été très empruntée par les migrants pendant la crise sanitaire. Selon les données du ministère de l’Intérieur consultées par 20minutos, le nombre de personnes arrivant en Espagne et sur les îles Baléares, a diminué de 24 % en 2020 (16 610 contre 21 863 en 2019).
Cette traversée « très dangereuse » qui dure 10 heures, s’effectue à bord de bateaux dont la capacité d’accueil moyenne est de 80 personnes, explique le parquet dans son rapport. Les migrants payent entre 400 et 1 800 euros pour le trajet. Les migrants marocains, eux, arrivent dans des bateaux de capacité plus petite, pouvant contenir 20 personnes. Ainsi, le parquet a observé la croissance des « pateras taxi ». Plutôt que d’abandonner les bateaux à leur arrivée en Espagne, certaines organisations criminelles retournent sur les côtes africaines pour faire de nouveaux voyages.
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Il s’agit de mafias qui opèrent « avec cruauté et au mépris de la dignité de l’être humain », fait observer le parquet. « Des enfants, des femmes et des hommes, entassés comme du bétail dans des bateaux extrêmement précaires sur des traversées souvent très dangereuses, sont transférés dans la péninsule ou les îles espagnoles au péril de leurs vies. Ces traversées se terminent souvent dans des scènes d’horreur, avec des morts par noyade ou des enfants qui meurent de soif », souligne le parquet dans son rapport, précisant que d’autres mafias sont spécialisées dans le trafic de mineurs.
Pour trouver des preuves permettant d’inculper et de condamner les principaux membres de ces groupes dirigés depuis le Maroc, l’Algérie et la Somalie, le parquet insiste sur la nécessité d’établir une « coopération policière plus étroite » avec ces pays, permettant l’échange d’informations ». Dans ce cadre, le ministère de l’Intérieur espagnol a fait don à la Mauritanie, pays clé de la route migratoire de l’atlantique, de plusieurs matériels informatiques d’une valeur de 100 000 euros. Plusieurs pays comme la Gambie, le Ghana ou le Sénégal sont bénéficiaires depuis 2006 de ces fonds dont le budget était d’un million et demi d’euros en 2020 et a doublé cette année pour atteindre 3 millions d’euros.