Canaries : la droite exige l’expulsion des Marocains

16 septembre 2021 - 19h20 - Espagne - Ecrit par : P. A

Le président du Parti populaire (PP) des Iles Canaries, Australia Navarro, a demandé au président Ángel Víctor Torres d’exiger l’application de l’accord signé en 2007 par le Maroc et l’Espagne en vue de faciliter le retour des mineurs.

Le président des Îles canaries « ne peut plus attendre le gouvernement Sánchez et doit prendre ses responsabilités, dans la limite de ses compétences, afin d’atténuer les conséquences du phénomène migratoire », a indiqué dans un communiqué le porte-parole du groupe parlementaire du Parti populaire. Australia Navarro a rappelé que l’engagement du PSOE face à la crise migratoire que connaissent les Îles Canaries depuis 2019 est « nul », en témoigne entre autres « le refus depuis 3 ans d’installer le Système intégré de surveillance extérieure (SIVE dans son sigle espagnol) négligeant la demande d’aide dans la gestion des mineurs non accompagnés et, enfin, la suspension sine die, injustifiée et inexplicable, de la commission d’étude à la Chambre haute qui laisse les îles sans réponses en matière d’immigration ».

À lire : L’expulsion des mineurs marocains met en difficulté le gouvernement espagnol

Pour le chef du PP canarien, « l’irresponsabilité et la paresse que le gouvernement de Pedro Sánchez a maintenues face à la crise migratoire dans les îles contrastent avec la réaction rapide qui a été observée en ce qui concerne Ceuta où l’accord a été mis en œuvre avec toutes les garanties judiciaires nécessaires ». En conséquence, Australia Navarro demande au « président Torres de se rendre à Madrid pour exiger du gouvernement de Sanchez des mesures et des solutions immédiates, en vue de faire efficacement face à l’« urgence migratoire » dans les îles Canaries, à savoir la prise en charge de plus de 2 700 mineurs migrants non accompagnés ».

« Le temps, le manque de mesures et les faits nous montrent que nous ne pouvons pas continuer à attendre le PSOE ou le gouvernement de Pedro Sánchez, car il est clair qu’il ne se soucie ni ne s’intéresse des Canaries et qu’il est prioritaire de ne pas passer par l’établissement d’une feuille de route migratoire pour éviter que les îles Canaries ne soient la plaque tournante de l’immigration clandestine en provenance d’Europe et du trafic de milliers d’êtres humains », a poursuivi Australia Navarro, ajoutant que depuis le début de cette année, « 8 migrants par jour sont morts ou ont disparu sur la route des Canaries à la recherche d’une vie meilleure ». « Le PP ne permettra pas au gouvernement de transformer les îles Canaries, comme il l’a fait en 2020, en une autre frontière européenne sans droits pour les migrants », a-t-elle conclu.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - Espagne - Iles Canaries - Enfant - Rapatriement

Aller plus loin

L’expulsion des mineurs marocains met en difficulté le gouvernement espagnol

Le retour au Maroc des mineurs arrivés à Ceuta en mai dernier a fait monter la tension au sein du gouvernement espagnol. Le parti Podemos reproche au ministre de l’Intérieur,...

L’Espagne s’explique sur les retours de mineurs au Maroc

Les autorités espagnoles ont tenté mardi de justifier leur décision de rapatrier au Maroc les quelque 800 mineurs arrivés en masse à Ceuta en mai dernier. Plusieurs...

Plus de 1 000 mineurs marocains continuent d’errer à Ceuta

Plusieurs centaines de mineurs marocains continuent d’errer dans les rues de Ceuta, près d’un mois après la survenue de la crise migratoire. En tout, 900 mineurs sont pris en...

France-Maroc : le très difficile dossier des mineurs non-accompagnés

Malgré la volonté du Maroc et la France d’y mettre définitivement un terme, la question des mineurs marocains non accompagnés présents en grand nombre en France garde toujours...

Ces articles devraient vous intéresser :

Samira Saïd : la retraite ?

La chanteuse marocaine Samira Saïd, dans une récente déclaration, a fait des confidences sur sa vie privée et professionnelle, révélant ne pas avoir peur de vieillir et avoir pensé à prendre sa retraite.

Alerte sur les erreurs d’enregistrement des nouveaux-nés au Maroc

L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) a alerté le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, au sujet du non-enregistrement des nouveau-nés à leur lieu de naissance, l’invitant à trouver une solution définitive à ce problème.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.

La justice espagnole sépare une famille marocaine : Nasser Bourita réagit

Suite à la décision de la justice espagnole de retirer la garde des enfants à une famille marocaine établie dans le nord du pays, le ministère des Affaires étrangères a tenu à commenter cette décision et fournir quelques détails.

Éric Ciotti met en avant les liens « très puissants » entre le Maroc et la France

Le président du parti Les Républicains, Éric Ciotti, a plaidé pour la réparation des erreurs passées et critiqué le manque de considération envers le Maroc. Dans une déclaration à la presse, M. Ciotti a souligné l’importance des liens « très puissants...

Maroc : une sortie en voiture vire au drame

Une sortie en famille qui finit en tragédie. Deux sœurs de 19 et 10 ans sont mortes noyées samedi dans le barrage de Smir près de la ville de M’diq, après que l’aînée, qui venait d’avoir son permis de conduire, a demandé à ses parents à faire un tour...

Maroc : plus de droits pour les mères divorcées ?

Au Maroc, la mère divorcée, qui obtient généralement la garde de l’enfant, n’en a pas la tutelle qui revient de droit au père. Les défenseurs des droits des femmes appellent à une réforme du Code de la famille pour corriger ce qu’ils qualifient...

En réponse au Qatargate, le Maroc ne respecte plus les accords de renvoi des déboutés d’asile

Depuis l’éclatement du scandale de corruption connu sous le nom de « Qatargate », les difficultés pour renvoyer les Marocains déboutés de leur demande d’asile vers leur pays d’origine se sont accrues.

Maroc : un « passeport » pour les nouveaux mariés

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) appelle à la mise en place d’un « passeport » ou « guide » pour le mariage, dans lequel seront mentionnées les données personnelles des futurs mariés, ainsi que toutes les informations sur leurs...