L’expulsion des mineurs marocains met en difficulté le gouvernement espagnol

19 août 2021 - 08h20 - Espagne - Ecrit par : P. A

Le retour au Maroc des mineurs arrivés à Ceuta en mai dernier a fait monter la tension au sein du gouvernement espagnol. Le parti Podemos reproche au ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, d’avoir engagé ces retours collectifs illégaux de mineurs sans impliquer son homologue en charge des Droits sociaux.

Podemos attaque à nouveau le PSOE. La formation politique estime que le processus de retour des mineurs viole la loi. Mais le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, continue de certifier que ces rapatriements sont effectués dans le respect des textes en vigueur, ceci malgré la décision du tribunal de Ceuta de suspendre l’opération pendant 72 heures.

Ce faisant, Podemos est allé contre la stratégie définie par la nouvelle vice-présidente Yolanda Díaz, qui privilégie la résolution des conflits internes dans le dialogue et la discrétion.

À lire : L’Espagne s’explique sur les retours de mineurs au Maroc

Pour sa part, la ministre des Droits sociaux et de l’agenda 2030, Ione Belarra, qui n’a pas été associée à l’opération, tient « uniquement et exclusivement » pour responsable son homologue de l’Intérieur de toutes les actions menées « par la Délégation du gouvernement à Ceuta et les forces et organismes de sécurité de l’État » en vue du retour collectif de ces mineurs, informe EFE.

Avant Podemos, le Médiateur, des ONG de défense des droits de l’homme et des organisations internationales comme l’ONU et l’UNICEF ont dénoncé le caractère illégal de ces retours collectifs de mineurs et demandé la suspension de l’opération.

Marlaska était déjà décrié par Podemos pour sa gestion de l’immigration. En novembre, Podemos Canarias avait même demandé la démission du ministre de l’Intérieur pour sa « mauvaise gestion » de la crise migratoire et son opposition au rapatriement des migrants qui envahissaient l’archipel.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Enfant - Rapatriement

Aller plus loin

Mineurs marocains : l’ONU dénonce une violation du droit international

L’ONU a dénoncé dimanche le rapatriement au Maroc des mineurs marocains lancé vendredi par le ministère de l’Intérieur espagnol, soulignant que ces retours « violent le droit...

Le gouvernement espagnol sous le feu des critiques après l’expulsion de mineurs marocains

José Luis Martinez-Almeida, maire de Madrid et porte-parole du Parti populaire (PP) espagnol a réagi à l’expulsion des mineurs de Sebta. Dans son viseur, le président du...

Canaries : la droite exige l’expulsion des Marocains

Le président du Parti populaire (PP) des Iles Canaries, Australia Navarro, a demandé au président Ángel Víctor Torres d’exiger l’application de l’accord signé en 2007 par le...

Expulsion de Mineurs marocains : l’Eglise espagnole condamne

La Conférence épiscopale espagnole demande au gouvernement de « garantir avant tout la vie et la sécurité des mineurs », conformément aux lois nationales et conventions...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : une sortie en voiture vire au drame

Une sortie en famille qui finit en tragédie. Deux sœurs de 19 et 10 ans sont mortes noyées samedi dans le barrage de Smir près de la ville de M’diq, après que l’aînée, qui venait d’avoir son permis de conduire, a demandé à ses parents à faire un tour...

Maroc : l’État «  adopte  » les enfants devenus orphelins après le séisme

Le Maroc va procéder au recensement de tous les enfants devenus orphelins après le séisme du 8 septembre et leur accorder le statut de « pupille de la nation ».

Maroc : un « passeport » pour les nouveaux mariés

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) appelle à la mise en place d’un « passeport » ou « guide » pour le mariage, dans lequel seront mentionnées les données personnelles des futurs mariés, ainsi que toutes les informations sur leurs...

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

Samira Saïd : la retraite ?

La chanteuse marocaine Samira Saïd, dans une récente déclaration, a fait des confidences sur sa vie privée et professionnelle, révélant ne pas avoir peur de vieillir et avoir pensé à prendre sa retraite.

Maroc : les femmes divorcées réclament des droits

Au Maroc, les appels à la réforme du Code de la famille (Moudawana) continuent. Une association milite pour que la tutelle légale des enfants, qui actuellement revient de droit au père, soit également accordée aux femmes en cas de divorce.

Maroc : plus de droits pour les mères divorcées ?

Au Maroc, la mère divorcée, qui obtient généralement la garde de l’enfant, n’en a pas la tutelle qui revient de droit au père. Les défenseurs des droits des femmes appellent à une réforme du Code de la famille pour corriger ce qu’ils qualifient...

Tourisme au Maroc : une saison estivale en demi-teinte

À l’heure où les Marocains résidant à l’étranger (MRE) retournent dans leurs pays d’accueil, les familles marocaines rejoignent leurs villes de résidence, pour préparer la rentrée scolaire de leurs enfants, les professionnels du tourisme font le bilan...

Hiba Abouk, séparée d’Achraf Hakimi, trouve du réconfort auprès de ses enfants

Affectée par sa séparation avec Achraf Hakimi et la polémique liée à leur divorce, Hiba Abouk continue de garder le moral haut et le sourire grâce à ses enfants Amin (3 ans) et Naïm (1 an).