Maroc : mauvaise passe pour l’hôtellerie et la restauration
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À l’heure où les Marocains résidant à l’étranger (MRE) retournent dans leurs pays d’accueil, les familles marocaines rejoignent leurs villes de résidence, pour préparer la rentrée scolaire de leurs enfants, les professionnels du tourisme font le bilan de la saison estivale. Les avis divergent.
« Le tourisme dans la région a connu un ralentissement notable durant les vacances d’été de cette année, dont nous avons perçu les effets en tant que professionnels avec une diminution d’au moins 50 % des nuitées par rapport à la même période de l’année précédente », a affirmé Soufiane Bechar, professionnel et président de l’Association régionale de l’industrie hôtelière de Drâa-Tafilalet, dans une déclaration à Hespress. Selon lui, le bilan touristique de la saison estivale est modeste. Il a tenu à expliquer que ce bilan est dû à plusieurs facteurs, notamment la détérioration du pouvoir d’achat des familles, qui étaient habituées à visiter la région pendant les vacances, après la hausse sans précédent des prix des moutons de l’Aïd al-Adha et l’inflation des prix de plusieurs produits de consommation de base au cours des derniers mois.
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« Les hôteliers de la région ont pris en compte ces contraintes et ont appliqué des réductions exceptionnelles allant jusqu’à 50 % dans certains cas, pour encourager les familles de la classe moyenne à renouer avec les destinations touristiques d’Assamar. Cependant, ces efforts n’ont pas donné les résultats escomptés. […] D’un autre côté, de nombreux membres de la communauté marocaine résidant à l’étranger, qui dynamisent le secteur touristique de la région pendant cette période, notamment les passionnés de tourisme saharien, ne se sont pas rendus au Maroc en raison de la coïncidence des vacances d’été avec les Jeux olympiques de Paris », a-t-il ajouté.
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La saison estivale a tout de même permis aux professionnels du secteur de préparer la saison d’automne. « Cette baisse du nombre de nuitées durant ces vacances a été mise à profit par les professionnels pour effectuer des rénovations au niveau de la construction et des équipements des hôtels afin d’être prêts pour le pic de fréquentation que connaît le secteur touristique dans la région à partir de la mi-septembre », a fait savoir Bechar, soulignant que les professionnels comptent sur la saison des fiançailles à Imilchil, prévue cette année du 19 au 21 septembre, ainsi que sur le Salon international des dattes au Maroc en octobre, qui attire de nombreux touristes marocains à Erfoud et à Errachidia.
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Mustapha Amalik, secrétaire général de l’Association de l’industrie hôtelière de Marrakech, ne partage pas entièrement l’avis de Bechar. « Les nuitées et l’hébergement touristique dans les divers hôtels de la ville ont connu, durant les vacances d’été de cette année, une amélioration significative par rapport aux années précédentes. Bien que le mois de juillet ait connu un retard dans l’afflux de touristes dans les zones touristiques, y compris Marrakech, en raison de plusieurs raisons, dont le retard du retour des membres de la communauté marocaine résidant à l’étranger à cause de la coïncidence des vacances avec les élections françaises et les Jeux olympiques de Paris, les hôtels ont rattrapé ce retard en enregistrant des taux d’occupation importants au mois d’août », a-t-il assuré auprès du même site. Il ajoutera : « malgré l’impact récent sur le pouvoir d’achat des touristes nationaux dû à la hausse des prix des produits de base et à l’avance des salaires du mois de juillet, dont une part importante a été absorbée par la fête de l’Aïd al-Adha, cela n’a pas eu un impact majeur sur le taux de réservation dans les établissements hôteliers et les maisons d’hébergement. »
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« Certaines perceptions selon lesquelles les hôtels, en appliquant des tarifs élevés, n’ont pas encouragé les Marocains à faire du tourisme intérieur, ne sont pas logiques », a estimé Amalik. Il explique : « En effet, il n’est pas possible, pratiquement, de passer une nuit dans un hôtel cinq étoiles à Marrakech ou Agadir pour environ 500 dirhams, par exemple. » Tout comme Bechar, Amalik avance que les professionnels du secteur misent sur la prochaine saison. « Les propriétaires d’hôtels, notamment à Marrakech, comptent, après la fin des vacances d’été, sur le mois de septembre, qui voit la ville rouge connaître un pic de tourisme de conférences, grâce à l’accueil, durant ce mois, de plusieurs manifestations et conférences internationales qui attirent des centaines de participants et de visiteurs », a-t-il dit, ajoutant que « les nuitées à Marrakech continuent, après ce mois, de suivre une tendance ascendante et atteignent leur apogée pendant les vacances de Noël à la fin de l’année civile. »
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