Maroc : l’embellie du tourisme profite peu à l’hôtellerie
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Le volume des nuitées réalisées dans les établissements d’hébergement touristique classés (EHTC) à Marrakech a affiché une hausse de 8 % au cours des sept premiers mois de l’année. Cette embellie devrait se poursuivre à condition que des efforts supplémentaires soient consentis.
Selon les données de l’Observatoire du tourisme, le nombre de nuitées dans les établissements d’hébergement touristique classés a atteint 5,5 millions de nuits à la fin de juillet dernier, contre 5,1 millions de nuits pour la même période en 2023. S’agissant du taux d’occupation dans ces établissements, il a atteint 69 % au cours des sept premiers mois de cette année, contre 66 % pour la même période en 2023. Cette embellie est « le résultat naturel des efforts intégrés entre les différents acteurs », estiment les professionnels. Cette augmentation est le fruit des « efforts déployés par le ministère du Tourisme, de l’Artisanat, de l’Économie sociale et solidaire ainsi que l’Office national marocain du tourisme », a affirmé Ahmed Bennani, président de l’Association régionale de l’industrie hôtelière de Marrakech-Safi auprès de Hespress. « Cette évolution est importante, bien que les chiffres ne prennent pas en compte les nuitées dans le secteur non structuré à Marrakech, sinon nous serions face à une offre abondante et à une demande continue », a-t-il estimé.
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« L’augmentation des nuitées est le résultat naturel de l’accroissement des lignes aériennes directes vers la ville ocre ; ainsi que de l’augmentation significative de la demande enregistrée au Maroc en raison de l’accueil, et il est naturel que la ville ocre en prenne une grande part, étant donné qu’elle représente l’offre touristique la plus importante du Royaume », a déclaré pour sa part Mustapha Amalik, hôtelier et secrétaire général du Conseil régional du tourisme de Marrakech. Selon lui, cette augmentation du nombre de nuitées enregistrées dans les établissements d’hébergement touristique continuera de croître, mais légèrement. Cela « passera par le renforcement la visibilité de Marrakech en tant que destination forte et capable d’accueillir des rencontres et conférences internationales, qui attirent des dizaines de milliers de participants », a-t-il assuré.
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« Le développement des nuitées touristiques dans la capitale touristique exige une ouverture à toutes les formes de tourisme disponibles, y compris le tourisme de conférences et une meilleure promotion de la destination marocaine via Marrakech, car cette dernière possède des hôtels et des établissements qualifiés et classés plus que dans d’autres villes touristiques, mais elle a besoin d’un espace capable d’accueillir ces conférences ; pour éviter la construction de grandes tentes dans la zone de Bab Ighli dans la région touristique d’Agdal », a ajouté Amalik. D’autres efforts doivent être aussi consentis pour préserver l’embellie de l’hébergement touristique dans la ville ocre. Il s’agit notamment de trouver une solution à un problème auquel fait face la ville : le manque d’affluence au début de la semaine. « C’est le défi actuel à l’ordre du jour des acteurs professionnels, officiels, des promoteurs touristiques et des organisations professionnelles des hôteliers de la région ; à savoir combler le vide au milieu de la semaine, un défi qu’il faut relever », a confié Bennani.
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Le président de l’Association régionale de l’industrie hôtelière de Marrakech-Safi trouve la solution. « Le tourisme de conférences et d’affaires a montré que tous les jours de la semaine peuvent connaître une affluence, comme cela a été le cas lors de l’accueil de la Conférence des parties ‘COP22’, ainsi que d’événements tels que ceux de la Banque mondiale, etc. », a-t-il avancé. Pour lui, il s’avère nécessaire « d’accélérer la construction d’un palais des congrès et d’un centre d’exposition dans la ville ocre afin d’améliorer notre positionnement pour accueillir des événements internationaux ». Il a en outre appelé à « réhabiliter les établissements d’hébergement hôtelier qui sont actuellement dans l’ombre, afin de valoriser leurs services et de permettre à l’État d’en tirer profit à travers les impôts et de comptabiliser les nuitées en les classifiant ».
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