Mohamed Katir, le nouveau phénomène de l’athlétisme espagnol

L’athlète Mohamed Katir El Haouzi, d’origine marocaine, est le nouveau record d’Espagne du 1500, 3000 et 5000 mètres. Âgé de 23 ans, le naturalisé espagnol entend relever le défi d’un quatrième record en moins de deux mois, en décrochant une médaille aux Jeux Olympiques de Tokyo.

Né d’un père marocain et d’une mère égyptienne, Mohamed Katir a vécu au Maroc jusqu’à l’âge de 4 ans avant de rejoindre l’Espagne avec ses parents. La famille a résidé à Huesca, près des Pyrénées, puis s’est finalement installée à Mula (Murcie), dans le sud de l’Espagne.

Après un long parcours du combattant, Mohamed Katir a obtenu la nationalité espagnole en 2019. Aujourd’hui, il fait la fierté de l’Espagne dans l’athlétisme où il a battu tous les records nationaux cette année entre juin et juillet. Successivement nouveau record d’Espagne du 5 000 mètres (12:50,79), du 1 500 mètres (3:28,76) et du 3 000 mètres (7:27,64), le nouveau phénomène de l’athlétisme espagnol attire l’attention des médias.

Isaac Viciosa, qui a conservé le record du 3 000 mètres pendant plus de deux décennies, a critiqué la performance de Katir, déclarant dans une interview accordée au site Corredor « qu’il aurait aimé que son record soit battu par quelqu’un avec un nom de famille castillan ». Il a publié plus tard une lettre d’excuses à Katir. « En ce moment, je me concentre à 100 % sur mes objectifs aux Jeux de Tokyo et je n’entre dans aucune controverse sur les réseaux sociaux », a expliqué Katir à l’AFP.

« Ce que je veux, et c’est mon premier objectif, c’est d’être en finale. Et une fois que je serai en finale, j’essaierai de faire de mon mieux », a indiqué Katir qui tient à rentrer en Espagne avec un quatrième record de la saison, le premier du 5 000 mètres aux JO Tokyo-2020.

Katir, dont les références en athlétisme sont le Marocain Hicham El Guerrouj ou l’Espagnol Fermin Cacho, souligne en outre que la clé du succès réside dans « le travail, le travail et le travail ». « Cela fait plusieurs mois que je travaille presque seul dans la Sierra Nevada (sud de l’Espagne). Seuls ceux qui le font d’une manière habituelle savent à quel point c’est dur. Mais en fin de compte, je pense que cela en valait la peine », a-t-il souligné.