Affaire Omar Radi : le Maroc réclame des preuves à Amnesty International
Les autorités marocaines ont démenti les allégations d’Amnesty International selon lesquelles elles avaient espionné le journaliste Omar Radi. Elles exigent des preuves.
Le journaliste marocain et militant des droits de l’homme, Omar Radi, placé en détention préventive depuis la fin du mois de juillet, a été interrogé le mardi 22 septembre, pour la première fois par un juge d’instruction. Ceci dans le cadre d’une double affaire de viol et d’espionnage.
Omar Radi avait été arrêté et incarcéré, il y a quelques mois pour « financements étrangers », « atteinte à la sécurité intérieure de l’État » et « viol ». L’audience du mardi passé intervient avant un autre procès prévu jeudi à Casablanca, après une altercation avec des confrères qui lui a valu début juillet une inculpation pour « ivresse sur la voie publique avec insultes et injures ». Ces derniers mois, le journaliste de 34 ans a multiplié ses ennuis avec la justice. En début d’année, il avait déjà été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour « outrage à magistrat » après un tweet critiquant un juge, rapporte France 24 .
Mardi matin, une vingtaine de militants des droits de l’homme et des proches, dont la mère du journaliste, ont tenu un rassemblement de soutien devant le tribunal. Sur des banderoles et pancartes on peut lire « Libérez Radi et tous les détenus », « le journalisme n’est pas un crime », « procès douteux ». Les autorités marocaines assurent que « le Maroc n’a pas de problème avec la liberté d’expression ». Mais pour Driss Radi, le père du journaliste, « le dossier est vide ». Les raisons des ennuis de son fils sont ailleurs. « Omar est poursuivi pour ses opinions », clame-t-il.
Amnesty international a d’ailleurs lancé une campagne de protestation en invitant les soutiens du journaliste à envoyer des lettres au chef du gouvernement. La réaction du Haut Conseil supérieur du pouvoir judiciaire ne s’est pas fait attendre. Elle a énoncé dans un communiqué les « interférences » de l’ONG et a appelé les magistrats à « se référer dans leurs verdicts à la loi et aux principes de justice et d’équité », indique France 24.
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