Le « Prince of Persia » sauve la mise à Ouarzazate

10 septembre 2008 - 23h55 - Culture - Ecrit par : L.A

C’est l’effervescence à Ouarzazate. L’arrivée d’un Prince persan y est pour quelque chose. Il a certes fait perdre à la cité des mille kasbahs son calme habituel, mais tout le monde apprécie cette présence avec ses retombées économiques bien concrètes. Adapté du jeu vidéo, ce film est produit par Disney et réalisé par le britannique Mike Newell (« Harry Potter et la coupe de feu », « Quatre mariages et un enterrement »). Le personnage principal est interprété par Jake Gyllenhaal, plus connu pour ses dernières interprétations dans « Le Secret de Brokeback Mountain » ou encore « Jarhead - la fin de l’innocence ».

Ainsi, le Prince de Perse et ses soldats ont très vite occupé la ville. Le temps de quelques démonstrations, Ouarzazate se transforme en champ de bataille et de nombreuses nationalités y prennent part. Pour sa logistique, le tournage du « Prince de Perse » se déroule dans plusieurs endroits stratégiques : Fint, Ksar Aït Benhaddou, casbah de Taourirt et le lac de Fint.

Pour les besoins du tournage, le nombre des artisans, techniciens, figurants et main-d’œuvre non qualifiée a sensiblement été relevé. Sur les plateaux, l’ambiance aussi bien festive qu’harassante n’intimide point les figurants. Pour eux, les films se suivent et se succèdent et leur réalité reste toujours la même. Les grandes stars ne sont qu’un signal que le budget sera de taille. Leur paie sera gonflée de quelques dirhams de plus.

Pas trop de différences entre Jake Gyllenhaal, héros de « Prince of Persia », Brad Pitt, Russel Crow ou d’autres. Pour tourner une scène à 16h où la calèche de la princesse passé devant sa population locale, leur présence est exigée à 5h du matin. Reste que les figurants ne sont pas tous logés à la même enseigne. Chacun est payé en fonction de son rôle. Ainsi, le simple figurant repartira avec 200 DH et le cavalier avec 400 DH. Quant au cascadeur, il est plus gâté avec 1000 DH pour la journée. Là aussi la différence est nette entre un cascadeur espagnol et un cascadeur marocain. Tout dépend des négociations. Et bien évidemment, aucun figurant ne négocie sa rémunération. Pendant le tournage de « Prince of Persia », les figurants ont souvent essuyé d’importants orages, surtout au lac de Fint et au lit du Oued Aït Benhaddou. Mais pour eux, tout cela reste supportable, pourvu que les « rabatteurs » du secteur ne les privent pas d’une partie de leur rémunération. « Au lieu de toucher 6000 DH par semaine, je n’ai que 5000, les 1000 autres sont retranchés par notre responsable », raconte un jeune cascadeur marocain.

Dans les artères d’Ouarzazate, les comédiens, les techniciens, les cascadeurs sont facilement reconnaissables. Rien ne les apparente à des touristes. Cafés, bazars, restaurants, hôtels ou encore supermarchés, sont tous des endroits prisés. Près de 400 véhicules circulent à longueur de journée dans tous les sens. La demande est tellement grande qu’on a eu recours aux voitures des particuliers. Avec les besoins en restauration, en hébergement, en artisans et en main-d’œuvre qualifiée ainsi qu’en figurants, l’économie locale ne sera que davantage boostée. « Avec 170 chambres occupées, nous engrangeons environ 300.000 DH par jour, ce qui nous a permis de rattraper les déficits enregistrés depuis le début de l’année », explique un directeur d’une grande unité hôtelière de la place.

Une grande partie des hôtels classés a tiré profit de cette manne. A Ouarzazate, le doublé cinéma/tourisme reste indiscutablement lié. Si la présence des stars lui a donné une aura internationale, la montée du tourisme a introduit certaines valeurs et comportements qui encouragent les grands producteurs à choisir les plateaux naturels de la ville pour leurs tournages. D’ailleurs, des films comme « Prince of Persia » présentent des occasions concrètes de cohabitation de différentes nationalités : comédiens américains, techniciens italiens, cascadeurs espagnols, cavaliers et figurants marocains,… la mondialisation en sorte.

Productions étrangères : Record en 2008

Lors de ce premier semestre 2008, le Maroc a accueilli plus de 17 productions cinématographiques étrangères totalisant un investissement record de 845 millions de dirhams. En 2007, l’enveloppe investie au Maroc en production étrangère a totalisé 563 millions de DH contre 472 millions de DH en 2006 et 293 millions de DH en 2005.

Source : L’Economiste - Ali Rachdi

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