Des tableaux marocains à « prix d’or »

13 mai 2008 - 23h12 - Culture - Ecrit par : L.A

« Personne ne couvre l’enchère ? Pas de regrets ? Adjugé pour monsieur… ». Didier Lafarge, commissaire-priseur a dirigé d’une main de maître la séance de vente aux enchères qui s’est déroulée à la galerie MemoArts dimanche dernier. Résidant et travaillant à Paris, il s’est déplacé tout spécialement pour l’occasion à Casablanca, et c’est avec une grande maîtrise qu’il a mené les opérations. « Les Marocains commencent progressivement à s’habituer aux ventes publiques, qui sont primordiales, puisqu’elles permettent de faire connaître les artiste. Si beaucoup achètent par passion de la peinture, certains font des investissements », nous a-t-il confié à la fin de la séance.

C’est une huile sur toile de George Washington représentant une scène de bataille qui a été vendue aux prix le plus élevé, 250.000 DH. Autre tableau chèrement vendu : une technique mixte sur papier marouflé sur panneau, signée Mantel Jean Gaston et datée de 1978, adjugée pour 220.000 DH. Une très belle œuvre d’Adam Styka, représentant l’entrée des chameliers au marché, a été également vendue à un prix élevé : 190.000 DH.

La salle des ventes MemoArts était comble et l’attention des personnes présentes était au maximum. La presque totalité des 114 lots proposés a été vendue. Seuls deux ou trois tableaux n’ont pas trouvé acquéreur et ont été retirés, pour éviter d’être bradés.

La majorité des acheteurs étaient présents. Seules quelques rares personnes ont demandé à être contactées au téléphone. Quelques autres ont émis des ordres d’achat contenant le code des tableaux qui les intéressaient et le prix maximum qu’ils pouvaient en donner.

La plupart des œuvres ont été vendues à des prix inférieurs aux estimations notées sur le catalogue de vente, mais certaines ont quand même dépassé les prévisions. « C’est nous-mêmes qui fixons les fourchettes d’estimation. Elles sont déterminées en fonction de la cote de l’auteur bien sûr, mais aussi du support et des matériaux utilisés, de ce que le tableau représente, des dimensions et enfin de l’état de l’œuvre », a indiqué Didier Lafarge.

De nombreux autres tableaux orientalistes, qui pour la plupart sont magnifiques, ont été vendus à des prix compris entre 100.000 et 150.000 DH. Ils sont signés José Cruz Herera, Paul Leroy, Lord Edwin Weeks, Jean-Gaston Mantel, Henry Pontoy, Edy Legrand, Jules Pierre Biesbroeck. D’autres encore ont été vendus moins chers. Citons par exemple André Delfau, Christine Levrat, Marcel Busso, Solange Monvoisin, Eugène Girardet, Jeronimo Muniz…

En ce qui concerne les peintres marocains, certains ont été vendus à des prix élevés. Le tableau marocain le plus chèrement vendu est signé Abbès Saladi. Il a été adjugé pour 150.000 DH. Il s’agit d’une encre sur papier carton surréaliste et étonnante, signée et datée 1985. Les Hassan El Glaoui sont également très bien cotés. Un tableau signé Hassan El Glaoui a été écoulé à 120.000 DH. Un pastel sur papier signé Amine Demnati a également obtenu un bon prix (110.000 DH).

Les quatre tableaux de Fatna Gbori ont trouvé acquéreur. L’un d’entre eux, le plus grand, s’est vendu à 65.000 DH, ce qui montre que cette artiste, âgée aujourd’hui de 84 ans, connaît un succès grandissant.
La cote de Farid Belkahia se raffermit, ainsi que celle de Saâd Ben Cheffaj, Chaïbia Talal, Larbi Belcadi, Abdelfattah Karmane, Abdelaziz Cherkaoui et Ben Dahman Abdelbassit, entre autres.

Beaucoup de tableaux d’artistes peu connus ont été vendus aux alentours de 10.000 DH. Citons par exemple Abderrahmane Ouardane, Britt Boutros-Ghali, Abdelkrim Ghattas, Ahmed Balili, Ahmed Cherif Machichi, Mohamed Zouzaf.. . « Beaucoup d’acheteurs ont misé sur ces jeunes artistes, espérant qu’ils prendront de la valeur au cours des prochaines années », explique le commissaire-priseur.

Source : L’Economiste - Nadia Belkhayat

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