Rebondissement dans l’affaire de l’escroc de Khénifra

11 octobre 2003 - 11h16 - Maroc - Ecrit par :

L’affaire de l’arnaqueur des fortunes de Khénifra qui a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours, vient de connaître un double rebondissement.

Le premier avec l’une des victimes originaire de la province, homme d’affaires installé actuellement à Casa qui s’est présenté à la Gendarmerie Royale.
Il a présenté un sac plein de faux lingots d’or avec un sceau prétendument daté de 1400 avec un nom bidon pour bien duper la victime.
Le second est la saisie d’une cinquantaine de millions de centimes en fausse monnaie dans l’un des nombreux domiciles du principal accusé dans ce dossier, celui qu’on surnomme désormais à Khénifra “Boulknouz”.
Pendant que ce dernier comparaissait devant le tribunal de première instance de Midelt pour escroquerie et au moment où toute une ville retenait son souffle et attendait avec impatience le verdict de la justice, les services de la gendarmerie ne chômaient pas et poursuivaient leur enquête. Informés de l’existence d’un domicile de Boulknouz jusque-là inconnu, des éléments de la gendarmerie accompagnés des services de police ont opéré une perquisition dans ledit domicile sis au quartier “Oum Rebia”.
Si la maison a été trouvée presque vide, les enquêteurs ne sont pas rentrés bredouilles puisqu’ils ont saisi une caisse contenant la bagatelle de 50 millions de centimes en faux billets de 100 et 200 dirhams.
La propriétaire affirme que le conseiller municipal de la commune de Moha ou Hamou Zayani (l’arnaqueur) est le locataire de cette maison même s’il ne venait que rarement accompagné parfois d’autres personnes.
Selon les premiers éléments de l’enquête autour de laquelle il y a un véritable black-out, laissant libre cours à la rumeur et à l’imagination, l’argent trouvé aurait servi dans les opérations de Boulknouz afin de duper ses victimes.
Pour récupérer le présumé trésor, la victime versait au Djin des millions en monnaie légale tandis que la part de Boulknouz était en fausse monnaie. Plusieurs déclarations des victimes ont confirmé cette thèse.
Pour l’instant, ces faux billets viendront certainement alourdir les charges contre le fameux arnaqueur en ajoutant d’autres chefs d’inculpation à son dossier après une expertise légale des billets saisis. A noter aussi que d’autres victimes se sont présentées pour porter plainte contre le Fkih.
Il n’en reste pas moins vrai que les Khénifris restent sceptiques au sujet du plus grand arnaqueur jamais vu dans l’histoire de la région. L’affaire a pris une nouvelle tournure qui a agité toute une ville et c’est la justice dans ses plus hautes instances qui doit intervenir pour “exorciser” les esprits possédés par le “mythe” de Boulknouz qui pourra être envoyé là où il ne pourra plus nuire.

Kamal Mountassir

Libération, Maroc

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Corruption - Contrefaçon - Khénifra

Ces articles devraient vous intéresser :

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Parlement européen : le Maroc aurait offert des séjours à la Mamounia

La députée socialiste Marie Arena et l’ex-eurodéputé italien Antonio Panzeri, visés dans le scandale au parlement européen, auraient bénéficié en 2015 d’un séjour de luxe à l’hôtel La Mamounia de Marrakech, tous frais payés par les autorités marocaines.

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Maroc : l’informel met à genoux les magasins de sport

Dans le secteur du sport en plein essor au Maroc, l’informel gagne du terrain. Les professionnels, mécontents, tirent la sonnette d’alarme.

Affaire Rachid M’Barki : les ramifications d’un réseau d’influence

L’affaire Rachid M’Barki du nom de l’ex-présentateur franco-marocain du journal de la nuit de BFMTV, mis en examen pour « corruption passive » et « abus de confiance » n’a pas fini de livrer tous ses secrets.

L’Europe cherche à punir le Maroc

L’éclatement du scandale de corruption au Parlement européen doublé d’une résolution relevant la détérioration des droits de l’Homme est à l’origine des nouvelles tensions entre le Maroc et l’Europe. Cette dernière cherche-t-elle à punir le royaume ?

Corruption au Maroc : arrestation d’un ex-ministre, un avertissement pour les responsables ?

Après l’arrestation jeudi de Mohamed Moubdii, député du Mouvement populaire (MP) et ancien ministre, pour des crimes financiers présumés, des voix s’élèvent pour appeler le gouvernement marocain à renforcer sa lutte contre la corruption et...

Hafid Derradji accuse la CAF de corruption à cause du Maroc

Le commentateur sportif algérien de beIN Sports, Hafid Derradji, affirme que la Confédération africaine de football (CAF) a attribué l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025 au Maroc et n’hésite pas à accuser l’organisation de...

Maroc : les crimes financiers ont baissé de 47% en 2021

La lutte contre les crimes financiers et économiques au Maroc porte peu à peu ses fruits. En 2021, les affaires liées à ces délits ont fortement régressé de 47,30%, selon le rapport annuel de la présidence du parquet.

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...