Un retraité marocain arrêté par erreur à Barcelone, il est en prison

25 février 2024 - 18h00 - Espagne - Ecrit par : S.A

Alors qu’il descendait de l’avion à l’aéroport de El Prat, en provenance de Nador, un septuagénaire marocain a été arrêté puis incarcéré à la prison de Brians 1, en attendant son extradition vers la France, où il doit purger une peine de 10 ans de prison. Stupéfaite, sa famille affirme qu’il est victime d’une homonymie.

En descendant de l’avion à l’aéroport de El Prat, en provenance de Nador, Mohamed el-Maadioui, 71 ans, était à mille lieues d’imaginer ce qu’il l’attendait. Cet homme qui a travaillé et résidé en Catalogne avec sa famille, pris sa retraite avant de s’installer avec une partie de ses proches au Maroc, a l’habitude de rendre visite à ses enfants et neveux résidant dans la zone de Mataró (Maresme) a été arrêté dimanche 18 février à l’aéroport de El Prat de Llobregat. Alors que ses proches l’attendaient pendant des heures au Terminal 2, ils n’ont vu l’ombre du septuagénaire qui n’a pas de téléphone portable. Inquiets, ils se sont rapprochés du personnel de l’aéroport, mais ils n’ont obtenu la moindre information sur son arrestation. 24 heures après ce qu’ils croyaient être une disparition, les fils et cousins de Mohamed sont allés porter plainte auprès des Mossos d’Esquadra à Mataró. 30 heures plus tard, ils ont reçu un appel des éléments de la force de police autonome de la Catalogne, les informant de l’arrestation et de l’incarcération de Mohamed el-Maadioui. D’après les explications qui leur ont été fournies, le nom du septuagénaire, ses prénoms et sa date de naissance correspondent à ceux d’un criminel recherché en France pour appartenance à un gang criminel, pour trafic d’armes et de drogues. Depuis septembre dernier, le fugitif faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international après avoir été condamné à 10 ans par un tribunal français.

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« Je ne pouvais pas imaginer une telle situation, mais le niveau atteint ce point invraisemblable : arrêter une personne au Terminal 2 de Barcelone, la transférer à Madrid, pensant qu’elle est une personne qu’elle n’est pas. Il semble maintenant que nous devons non seulement surveiller nos actions, mais aussi celles des personnes avec qui nous partageons un nom. Injuste. Triste. Horrible », s’indigne Ahmed el-Maadioui dont le père est le cousin de Mohamed auprès du journal espagnol El Periódico. Après son arrestation, l’oncle a été incarcéré à la prison de Brians 1 en attendant son extradition vers la France. Le neveu exprime son inquiétude pour le temps qu’il passera en prison. Il « ne doit rien comprendre, tout à coup, il s’est retrouvé enfermé sans savoir pourquoi, juste pour être la mauvaise personne. C’est irréel et surréaliste », fulmine de colère Ahmed, qui pointe « une erreur très grave » qui ne devrait pas se produire « dans un pays sérieux ». Il regrette que les agents n’aient pas regardé son document d’identité pour le comparer avec les données figurant sur l’ordre d’arrestation.

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Aranzazu Menéndez Fernández, l’avocate de Mohamed, se bat pour empêcher l’extradition et obtenir la libération de son client, qu’elle et les proches du détenu estiment être victime d’une homonymie. En plus du nom et du prénom, les deux Mohamed partagent la date de naissance, le 1ᵉʳ janvier, ainsi que l’année. Au Maroc, il est courant dans la bureaucratie avant les années 80 de mettre par défaut dans tous les documents d’identité le même jour, le 1ᵉʳ janvier, comme date de naissance, explique-t-on. Seule l’année change. De plus, les el-Maadioui sont originaires du Nord du Maroc. L’avocate entend en outre réclamer des dommages et intérêts pour cette arrestation et pour le temps que Mohamed passera en détention provisoire. Elle assure que son client n’a jamais été en France et qu’il s’agit d’une erreur qui envoie un septuagénaire souffrant d’hypertension en prison.

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