Sihame El Kaouakibi sera-t-elle exclue de l’Open VLD ? La commission statutaire suivra-t-elle la demande de son président Egbert Lachaert ? Des questions qui sont, pour l’heure, sans réponse. « J’ai appris qu’il y avait une possibilité que je sois temporairement non-active en tant que membre de l’Open Vld. Je comprends, mais j’espère du fond du cœur que cela ne devra être que temporaire », a réagi la députée flamande dans un message sur Facebook.
L’asbl anversoise de danse Let’s Go Urban de cette entrepreneuse sociale est soupçonnée d’irrégularités financières après la démission de trois administrateurs. Un audit externe est en cours et la ville d’Anvers a lancé une enquête, fait savoir RTBF. En attendant, le juge du tribunal de commerce d’Anvers a nommé un administrateur provisoire qui surveille les opérations quotidiennes pendant les trois prochains mois et assure en même temps le suivi d’une enquête sur les flux d’argent.
Une autre affaire soulève de vives polémiques. Dans la newsletter 8AM, le journaliste Wouter Verschelden révèle que l’Open Vld a versé 50 000 euros à la jeune entrepreneuse pour la soutenir dans son lancement en politique. Sihame est entrée en politique en 2019. Face à la polémique, Gwendolyn Rutten, alors encore présidente de l’Open Vld a expliqué dans un post sur Facebook que cette décision se justifiait par le « positionnement unique » de cette entrepreneuse.
« Notre parti a jugé à ce moment-là que ces investissements financiers dans le lancement politique professionnel de Sihame El Kaouakibi constituaient un bon investissement pour l’ensemble du parti, à Anvers et ailleurs », a-t-elle dit. Jeudi soir, l’Open VLD a expliqué comment cette somme d’argent a été utilisée. 30 000 euros ont été consacrés au salaire d’un collaborateur et les 20 000 restants ont été utilisés pour des « dépenses de campagne typiques », telles que la publicité sur les médias sociaux et l’envoi de courriers, a détaillé l’Open VLD, assurant qu’aucune irrégularité n’a été constatée.
Ce même jour, Sihame El Kaouakibi a tenté de mettre les choses au clair. « Je n’ai jamais, au grand jamais, utilisé illégalement des subventions. Que cela soit bien clair. Je regrette que des erreurs aient pu être commises dans le fonctionnement de mon “bébé”, dont je suis la fondatrice et l’administratrice, mais pas la seule ». La députée flamande se dit aussi victime d’un piratage informatique de la part d’un collaborateur de l’asbl. « J’ai découvert que des documents relatifs aux discussions du conseil d’administration ont été illégalement modifiés et/ou supprimés. J’ai des raisons de croire qu’un membre démissionnaire du conseil d’administration est impliqué dans cette affaire », pense l’élue. Elle a décidé de porter plainte pour faux en écritures et fraude informatique.