Le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances et de compassion aux membres de la famille de feu Mohamed Moatassim, Conseiller du Souverain, décédé lundi à Rabat.
Des échanges épistolaires, d’émissaires et des discussions téléphoniques entre Rabat et Alger se sont intensifiés ces derniers temps.
Un entretien téléphonique a eu lieu vendredi dernier entre Bouteflika et Mohamed VI. Officiellement, les discussions entre les deux chefs d’Etat ont porté sur les dernières inondations ayant touché la région de Mohammadia, au Maroc. Le même jour, Benflis a reçu l’ambassadeur du royaume alaouite pour aborder, selon le communiqué des services du chef du gouvernement, la solidarité entre les deux pays. Jeudi dernier, le Premier ministre marocain, Djettou, avait reçu Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Les relations bilatérales, l’UMA et l’Union africaine ont été au menu des discussions. Les malheurs rapprochent Alger et Rabat. Chaque fois que l’un des deux pays est touché par une catastrophe naturelle, l’autre réagit promptement et offre son aide et son soutien aux victimes.
Pourtant, objectivement, les deux pays sont liés par un destin commun. Le différend entre l’Algérie et le Maroc n’a pas seulement bloqué l’UMA depuis 1994 mais a conduit à la fermeture des frontières terrestres entre deux communautés liées par des liens de sang et économiques. Les autorités des deux pays avaient convenu de plusieurs rendez-vous pour dépasser cette crise qui envenime les rapports bilatéraux et bloque le processus de l’Union maghrébine. Le plus important était le projet de la tenue du sommet algéro-marocain qui n’a finalement pas eu lieu. Les mêmes pesanteurs n’ont pas permis la tenue du sommet de l’UMA dont la relance, la redynamisation et la concrétisation deviennent un impératif stratégique puisque les partenaires des pays maghrébins préfèrent avoir affaire à un ensemble économique intégré, à un marché de soixante-dix millions de consommateurs et à un espace sans frontières douanières qu’à des marchés éclatés, sans consistance réelle en l’absence d’attractivité des IDE et sans volume d’échanges conséquent.
C’est à ce titre que la normalisation des rapports entre Alger et Rabat, vivement souhaitée par les trois autres partenaires de l’UMA ainsi que par les Etats-Unis et l’Union européenne, ne peut réellement prendre forme et s’engager sur des voies irréversibles que lors d’un sommet officiel entre le président Bouteflika et le roi Mohamed VI. C’est manifestement ce qui est en train de se préparer doucement mais sûrement entre les deux pays. Mais on croit savoir que ce sommet pourrait être précédé d’une visite officielle de Benflis -qui se rend aujourd’hui à Tunis- au Maroc. Si le dossier du Sahara sépare Alger et Rabat, c’est leur devenir commun qui les condamne à trouver un terrain d’entente dans l’intérêt des deux pays et de tout le Maghreb, otage d’une situation de blocage pénalisante pour les économies de la région.
Libération Maroc
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