Le voyage en Algérie déconseillé aux Marocains

28 septembre 2024 - 20h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

L’Algérie n’est plus une destination sûre pour les Marocains. La Ligue marocaine pour la défense des droits de l’homme déconseille fortement aux ressortissants du royaume, et notamment aux artisans et entrepreneurs, de se rendre pour le moment dans ce pays voisin afin de préserver leur sécurité.

« L’Algérie n’est plus un pays sûr du point de vue des droits de l’homme, en particulier pour les artisans, les entrepreneurs et les artisans traditionnels marocains, voire pour ceux qui souhaitent visiter ce pays pour des raisons familiales, et qui se retrouvent exposés à des arrestations arbitraires et à des procès inéquitables », a indiqué l’association dans un communiqué.

La Ligue marocaine pour la défense des droits de l’homme dénonce également « l’arrestation et le jugement de plus de 500 citoyens marocains pour diverses accusations, dans des conditions qui ne respectent pas les normes minimales d’un procès équitable. Certains de ces détenus sont incarcérés dans des prisons algériennes depuis plus d’un an sans qu’aucune accusation ne leur soit formulée ni qu’ils ne soient présentés à un tribunal. Ce qui est encore plus grave, c’est que certains d’entre eux sont retenus dans des centres et des hôpitaux psychiatriques, où leurs droits sont violés de manière flagrante ».

A lire : L’Algérie impose des visas, le Maroc doit-il répliquer ?

Dans sa note, la Ligue condamne aussi les « comportements provocateurs » de l’Algérie envers les citoyens marocains, évoquant « l’assassinat et la détention de jeunes Marocains à proximité des eaux maritimes de la plage de Saïdia, ainsi que l’imposition de visas aux visiteurs détenteurs de passeports marocains souhaitant entrer en Algérie ». Quant aux artisans traditionnels, ils « sont contraints de choisir entre enseigner aux Algériens les bases de l’artisanat traditionnel (notamment le zellige et la gravure sur bois) ou être emprisonnés dans des prisons et des hôpitaux psychiatriques », critique l’association.

Au regard de ce qui précède, la Ligue estime que l’Algérie, « dans son état actuel, est un environnement non sécurisé pour les hommes d’affaires, artisans, artisans traditionnels et visiteurs… de nationalité marocaine ». Elle invite « les autorités marocaines à prendre leurs responsabilités envers leurs citoyens détenus en Algérie, dans des conditions violant leurs droits humains ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Algérie - Droits et Justice - Artisanat marocain - Violences et agressions

Aller plus loin

L’Algérie impose des visas, le Maroc doit-il répliquer ?

Des appels se multiplient au Maroc pour que le ministère des Affaires étrangères impose à son tour des visas aux citoyens algériens.

Les Marocains d’Algérie menacés ?

L’Algérie n’a jamais eu l’intention d’expulser des Marocains résidant sur son territoire, a affirmé le président algérien Abdelamdjid Tebboune dans une récente déclaration,...

Le Royaume-Uni met en garde ses ressortissants visitant le Maroc

Le Royaume-Uni a placé plusieurs pays dont le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Égypte, Israël, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite sur la liste des destinations que ses...

Des Algériens condamnés au Maroc

Une Algérienne se faisant passer pour une Marocaine, un footballeur algérien et d’autres Algériens figurent parmi les 152 personnes arrêtées pour avoir incité à émigrer...

Ces articles devraient vous intéresser :

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Interdiction du burkini : revers pour des maires français

Le tribunal administratif de Nice a donné raison à la Ligue des droits de l’Homme (LDH) qui a contesté deux arrêtés municipaux interdisant le port du burkini pendant l’été 2025.

Annulation des accords UE-Maroc : le Polisario jubile

Le Front Polisario a salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, la considérant comme un « triomphe de la résistance ».

Tarik Tissoudali condamné

Décidément, la semaine est décidément noire pour Tarik Tissoudali. Après s’être attiré les foudres de son club, La Gantoise, pour des critiques acerbes suite à la défaite contre le Standard, l’attaquant de 30 ans a été condamné vendredi par le tribunal...

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.

Vols de MRE en Espagne : attention sur la route !

À l’approche de la période estivale, il est rappelé aux Marocains résidant à l’étranger (MRE) se rendant au Maroc par la route la persistance des risques de vols sur les aires de service en Espagne. Des réseaux organisés ciblent de manière récurrente...

Maroc : cette violence qui interpelle

La parlementaire Nadia Bouzendoufa, du Parti de l’Authenticité et de la Modernité, interpelle Mohamed Saad Berrada, ministre de l’Éducation nationale sur sa stratégie visant à réviser la circulaire ministérielle n° 14/867 et à adopter des mesures...

Gard : double meurtre, la perpétuité pour Mohammed Ouhaddou

La Cour d’Assises du Gard a reconnu Mohammed Ouhaddou, un maçon marocain de 38 ans coupable des meurtres de sa femme (26 ans) et de sa belle-sœur (39 ans) le 5 mai 2023 à Salles-du-Gardon près d’Alès dans le Gard.

Maroc : les fraudeurs fiscaux bientôt devant la justice

Au Maroc, les fraudeurs fiscaux présumés vont répondre de leurs actes. Les contrôleurs de l’administration fiscale ont transmis leurs dossiers à la justice aux fins de poursuite.