Indignation au Maroc après l’escale d’un navire de guerre israélien

Le navire de la marine israélienne INS Komemiyut a fait escale les 6 et 7 juin à Tanger Med pour se ravitailler en carburant et en nourriture, a rapporté cette semaine le journal économique israélien Globes. Le site Vessel Finder a confirmé l’information, soulignant que la présence du navire de guerre, long de 90 mètres, a été signalée au terminal de Tanger Med 1 après avoir quitté les chantiers navals de Pascagoula aux États-Unis.

L’escale de ce navire israélien dans le port de Tanger Med a suscité des réactions de colère des Marocains. Dans un communiqué, le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation avec Israël a dénoncé la « complicité » des autorités marocaines, leur reprochant de ne pas avoir « suivi l’exemple de l’Espagne » qui a refusé en mai l’escale à Carthagène du cargo danois Marianne Danica transportant 27 tonnes d’explosifs de Madras (Inde) à Haïfa.

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De nombreux Marocains sont contre la normalisation des relations avec Israël. Selon les données publiées en juin 2024 par le Baromètre arabe, le nombre de Marocains soutenant cette normalisation a considérablement chuté, passant de 31 % en 2022 à 13 % cette année. « Si certains aspects clés des relations entre Israël et le Maroc n’ont pas été affectés par la guerre à Gaza (commerce bilatéral et coopération militaire), d’autres domaines importants ont été mis à mal, notamment les relations diplomatiques, les visites officielles et le tourisme », indique un rapport de l’Institut national israélien d’études de sécurité, publié le 17 juin.

« Israël ferait bien de rappeler que le soutien du Maroc aux Palestiniens peut aller au-delà des paroles », souligne l’étude. Les deux pays ont normalisé leurs relations en décembre 2020 dans le cadre des accords d’Abraham, sous l’égide des États-Unis sous Trump. Depuis, Rabat et Tel Aviv ont renforcé leur coopération militaire. En 2023, Israël est devenu le troisième fournisseur d’armes du Maroc, derrière les États-Unis et la France, selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).