Myriam, 12 ans, et son périlleux voyage de Chefchaouen à Ceuta

25 octobre 2024 - 11h00 - Espagne - Ecrit par : P. A

Malgré les drames qui s’enregistrent fréquemment en mer, des familles marocaines continuent d’encourager leurs enfants mineurs à immigrer clandestinement en Espagne pour se construire un meilleur avenir. C’est le cas d’une fillette de 12 ans, originaire de Chefchaouen, qui affirme avoir nagé seule depuis le Maroc pour rejoindre Sebta. Mais il n’en est rien.

La petite fille s’est présentée samedi dernier à la police de Ceuta et a déclaré aux agents qu’elle était algérienne et qu’elle avait nagé seule depuis le Maroc. Une déclaration qui n’a pas manqué de surprendre les agents, vu la forme physique de la mineure. Néanmoins, ils ont activé le protocole et ont transféré la fillette dans un centre de mineurs de la ville autonome, relaie El Confidencial.

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Myriam (nom d’emprunt) vit avec sept autres mineures dans un appartement. Se sentant en confiance, elle a confié aux autres filles que ses parents ont payé son transport vers Sebta et qu’elle a un cousin germain mineur qui séjourne aussi dans un centre. Elle leur a également avoué qu’elle n’est pas Algérienne, comme elle l’a fait croire aux agents, mais Marocaine, originaire de Chefchaouen, une ville du Rif située à 140 kilomètres de Ceuta.

La fillette ajoute avoir reçu l’ordre de donner de fausses informations sur son itinéraire afin de ne pas trahir les passeurs qui l’ont aidée à traverser la frontière. La police de Sebta semble avoir une idée de la route migratoire empruntée par Myriam pour entrer dans la ville. Ils supposent que la petite de 12 ans a été conduite par ses parents à Fnideq, ville marocaine située à moins de trois kilomètres de Ceuta, puis a été cachée dans un véhicule à double fond pour traverser la frontière.

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La police estime que les parents de Myriam ont payé environ 5 000 euros pour son voyage vers Sebta. Très peu de filles immigrent clandestinement en Espagne. Actuellement, on ne compte que huit filles dans les centres de mineurs, soit 1,55 % du total. Le cas de Myriam et d’autres mineurs ne semble pas lié à un trafic d’enfants, mais résulte d’une volonté de certaines familles marocaines de soutenir leurs enfants qui souhaitent immigrer.

Depuis le début de l’année, 820 mineurs sont entrés à Ceuta, presque tous à la nage. Miryam vient s’ajouter aux 515 mineurs sous tutelle dans la ville, dont 442 sont logés dans les centres municipaux et 73 en fuite. En tout, 2 162 migrants, des Marocains pour la plupart, sont arrivés dans la ville autonome entre janvier et mi-octobre, ce qui représente une hausse de 149 % par rapport à la même période de 2023.

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