Le prix de l’huile d’olive au Maroc atteint des sommets

16 novembre 2024 - 20h00 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

Le prix de l’huile d’olive au Maroc atteint des sommets, avoisinant les 120 dirhams le litre pour la nouvelle récolte. Cette flambée des prix inquiète les associations de consommateurs qui craignent une augmentation des pratiques frauduleuses et la constitution de monopoles. L’huile d’olive est, en effet, un produit de base de l’alimentation marocaine, et sa rareté actuelle attise les convoitises.

Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur, interrogé par Hespress, dénonce le rôle des intermédiaires qui, selon lui, provoquent une hausse des prix bien au-delà de celle résultant d’une offre limitée, déjà impactée par les sécheresses successives. Il salue toutefois l’initiative du Maroc d’importer de l’huile d’olive du Brésil pour diversifier ses sources d’approvisionnement et contrer la spéculation. L’huile d’olive brésilienne offre en effet des prix plus « raisonnables » que celle en provenance d’Espagne ou d’Italie, pays également touchés par la pénurie.

Ali Chtour, président de l’Association marocaine pour la défense des droits des consommateurs, pointe du doigt les spéculateurs qui profitent de la crise liée aux sécheresses pour « enflammer » le marché et contrôler les prix. Il appelle le gouvernement à renforcer les contrôles et à sanctionner sévèrement quiconque tenterait de manipuler les prix au détriment du citoyen.

À lire : L’huile d’olive encore plus chère au Maroc

Plusieurs facteurs expliquent cette flambée des prix : les sécheresses à répétition, la hausse des températures, la destruction des oliveraies due au changement climatique, la propagation de maladies et l’augmentation du coût des engrais et pesticides. Autant d’éléments qui obligent les producteurs à augmenter leurs prix pour compenser leurs pertes.

Face à cette situation, Ali Chtour encourage le soutien aux petits et moyens agriculteurs, notamment par la formation et l’accès à des outils modernes comme l’irrigation goutte-à-goutte, pour optimiser la production et réduire les coûts. Il appelle également les consommateurs à la vigilance et les met en garde contre l’achat d’huile d’olive de provenance douteuse, vendue à la sauvette, au risque de s’exposer à des problèmes sanitaires. « Chacun doit être responsable de lui-même et de sa famille, grande ou petite », insiste-t-il.

Le ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari, a annoncé une baisse de la production d’olives de 11 % par rapport à l’année précédente, et de 40 % par rapport à une année normale. La production d’huile d’olive devrait atteindre 950 000 tonnes cette année. Le ministre a assuré que des mesures seraient prises pour réguler le marché, notamment en matière d’importation et d’exportation.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Alimentation - Inflation - Huile d’olive

Aller plus loin

Des olives marocaines dangereuses pour la santé saisies en France

Un grossiste de Seine-Saint-Denis est au cœur d’une affaire d’importation d’olives impropres à la consommation. Fin septembre, les douanes françaises ont saisi près de 30 tonnes...

Huile d’olive : le Maroc ouvre ses portes

Face à la chute de la production d’olives et la forte hausse du prix de l’huile d’olive, le Maroc ouvre grand ses portes à l’huile d’olive étrangère.

Aucune huile d’olive marocaine parmi les meilleures du monde

Pas une seule huile d’olive marocaine ne compte parmi les meilleures au monde, selon le Top 100 des prestigieux Evooleum Awards.

De l’huile d’olive brésilienne pour le Maroc

Le Maroc a autorisé le Brésil à exporter de l’huile d’olive vers le marché marocain, ont annoncé les autorités brésiliennes. La sécheresse persistante qui touche le royaume...

Ces articles devraient vous intéresser :

L’eau Ain Atlas mauvaise pour la santé ? les autorités répondent

Le ministère de la Santé dément catégoriquement les rumeurs concernant l’eau minérale « Aïn Atlas ». Un document falsifié, circulant activement sur les réseaux sociaux et usurpant l’identité d’une délégation ministérielle, affirmait que cette eau ne...

Maroc : Le secteur de la franchise en danger de mort

La fermeture en série des franchises dans les grandes villes du Maroc inquiète Mohamed el Fane, le président de la Fédération marocaine de la franchise (FMF). Il appelle l’État à soutenir ce secteur qui se meurt.

Prix du pain au Maroc : pas d’augmentation ... pour l’instant

Pas de hausse immédiate du prix du pain au Maroc, rassure la Fédération nationale des boulangeries et pâtisseries du Maroc. Face aux rumeurs qui circulaient ces dernières semaines, la Fédération a tenu à clarifier sa position dans un communiqué officiel.

Alerte au miel « aphrodisiaque » en vente au Maroc

Du « miel aphrodisiaque » ou du « miel de virilité » inonde le marché marocain et inquiète le Syndicat des professionnels de l’apiculture au Maroc.

Phosphate et cadmium : le Maroc répond aux accusations de M6

Les accusations selon lesquelles les engrais phosphatés marocains sont « naturellement très chargés en cadmium » s’avèrent fausses.

Trop chers, les Marocains se détournent des hôtels

En cette période estivale, de nombreuses familles marocaines optent pour la location d’appartements journaliers, particulièrement dans les villes côtières. Cette tendance, largement motivée par des raisons économiques, s’explique notamment par la...

Maroc : appels à interdire la culture de la pastèque

Au Maroc, les défenseurs de l’environnement appellent à l’interdiction totale de la culture de la pastèque, très gourmande en eau.

L’été morose du tourisme marocain

Cette année, de nombreuses familles marocaines ont choisi de ne pas se déplacer à l’intérieur du royaume pour leurs vacances d’été. En cause, la hausse généralisée des prix et le paiement anticipé des salaires du mois de juin à l’occasion de l’Aïd...

Maroc : la hausse des cas d’intoxications alimentaires inquiète

Au Maroc, la recrudescence des cas d’intoxication alimentaire dans les plusieurs villes inquiète les associations de défense des droits des consommateurs qui appellent à renforcer les contrôles dans les restaurants et établissements de restauration...

Intermarché bannit la fraise marocaine

Afin de valoriser des produits de saison et du terroir français, le groupement Les Mousquetaires, qui chapeaute les enseignes Intermarché et Netto, a pris une décision radicale : bannir les fraises et les cerises de ses étals durant les mois de...